L’annonce d'un « Quantitative Easing » par la BCE a provoqué une nouvelle baisse des taux d’intérêt des pays de la zone euro. Dans le sillage de l'Espagne, de l'Italie, de la France et de l’Allemagne, le taux d’emprunt belge à 10 ans s'inscrit à un plus bas historique à 0,64%.
C’était l'un des buts avoués de cette offensive monétaire portant sur plus de mille milliards d’euros, qui vise à relancer l'activité économique par le biais d’un crédit moins onéreux pour les Etats, les entreprises et au final, les ménages.
Concrètement, la BCE ainsi que les banques nationales vont acheter sur le marché secondaire des obligations d’Etats européens bénéficiant d’un rating « Investment Grade ». Cela va augmenter mécaniquement le prix de ces obligations et par la même occasion, faire baisser leur rendement.
Ce programme de rachat d'actifs s’élèvera à 60 milliards d'euros par mois à compter de mars 2015 et ce jusqu'en septembre 2016. A noter que la catégorie « Investment grade » (non-spéculative) englobe les émissions obligataires bénéficiant d’un rating supérieur ou égal à « BBB- » chez Standard & Poor’s et chez Fitch Ratings ainsi que « Baa3 » chez Moody’s. Cela exclut à priori les titres grecs et chypriotes, sauf si ces pays appliquent le programme d'assistance financière de l'Union et du FMI.
Les pays périphériques de la zone euro (Italie, Espagne, Portugal, Irlande) devraient être les plus grands bénéficiaires de ce programme de rachat d’actifs et verront leur crédit moins onéreux, là où des pays comme l’Allemagne et la France empruntent déjà à des taux proches de zéro.
Contexte favorable pour les obligations d’entreprises « High Yield » ?
Dans un contexte où les rendements des obligations de bonne qualité (« Investment grade ») vont être tirés encore davantage vers le bas, la recherche de rendement pourrait se traduire par une exposition plus importante des investisseurs aux obligations « High Yield » européennes. De quoi donner également une bouffée d’oxygène pour ces entreprises qui pourraient voir leur taux de financement diminuer.
Christopher Iggo, responsable de la stratégie d’investissement obligataire d’AXA, indiquait récemment dans les colonnes de l’Agefi que l'assouplissement monétaire quantitatif serait plus propice aux obligations « High Yield ». « Je pense que le marché européen recèle de la valeur, avec un rendement de 4,75% - 5% pour une duration de 3,5 ans », précisait-il.
L’euro à 1,12 dollar, un plus bas de onze ans
Tout profit pour les investisseurs obligataires détenant des positions en dollar, le billet vert a déjà gagné plus de 3% face à l’euro depuis l’annonce du QE. L’euro se traite ce vendredi matin à un plus bas de 11 ans à 1,125 dollars.
Le yen , le real brésilien, le peso mexicain, le dollar australien et le rand sud-africain font également partie des devises ayant le plus rebondi face à la monnaie unique ces dernières heures.