Sept mois après la révélation du scandale des moteurs diesel truqués, voyons où en sont les différentes obligations du constructeur allemand.
Le 22 septembre dernier, la mise au grand jour d'un vaste scandale de fraude aux tests anti-pollution outre-Atlantique plongeait Volkswagen (DE:VOWG_p) dans la tourmente. En quelques jours, sa valeur boursière allait fondre de 60% et ses taux de financement s’envoler sur le marché de la dette.
Au fil des semaines, la tension est retombée et l’action Volkswagen s’est refaite une santé. Dans le même temps, les obligations ont retrouvé leur pleine valeur.
A titre d’exemple, au plus fort du ‘VW Gate’, l’emprunt 2021 chutait de 15 points à 88% du nominal, propulsant son rendement annuel au-dessus des 3%. Depuis lors, les investisseurs sont revenus à l'achat. Le rendement a été ramené à 1% sur base d'un cours de 99% du nominal.
En revanche les obligations perpétuelle subordonnées évoluent toujours en-dessous de leur niveau d’avant crise. Pour ne citer qu'elle, la perpétuelle 3,50% remboursable en 2030 se traite autour des 87% du nominal, contre 93% en septembre. Son rendement annuel jusqu’au call s’élève à 4,80% (coupure de 1.000 euros, rating BBB- chez Standard & Poor’s).
Pour rappel, généralement assimilées à du capital, les obligations perpétuelles sont beaucoup plus sensibles aux aléas des marchés et aux nouvelles intéressant directement l’émetteur. Pour plus d’informations à leur sujet, consultez notre article de l’Oblis School.
Première perte en vingt ans
Vendredi, en marge de la publication des résultats annuels, Matthias Müller, patron de Volkswagen, a reconnu que le scandale représentait un poids financier très important pour Volkswagen, qui se traduit dans les faits par la première perte annuelle depuis plus de vingt ans.
Pour couvrir les frais liés aux mesures techniques et commerciales, mais également affronter d'importants risques juridiques, Volkswagen a dû passer des provisions pour plus de 16 milliards d'euros, engendrant au final une perte nette de 1,6 milliard d'euros en 2015.
Le groupe aux 12 marques (Volkswagen, Audi, Porsche, Seat…) s’attend par ailleurs à un exercice 2016 compliqué, anticipant un recul de 5% de son chiffre d’affaires en raison des difficultés des marchés russe et brésilien, conjugué aux répercussions sur ses ventes du scandale du diesel.
Accord de principe avec les autorités américaines
La semaine passée, on apprenait également que la firme allemande était parvenue à un accord de principe avec la justice américaine.
En vue d’éviter un procès qui aurait été long et incertain, Volkswagen devrait proposer aux propriétaires de quelque 500.000 véhicules de les réparer, de les racheter ou encore d’annuler leur crédit-bail. Cet accord devrait également prévaloir au Canada ou 100.000 véhicules seraient concernés.
Le constructeur automobile allemand devra en outre s’engager à mettre en place un fonds destiné à financer des mesures de protection de l'environnement, a annoncé le juge californien Charles Breyer.