Les obligations Sprint Communications ont décroché brutalement en milieu de semaine, dans un contexte de regain d’inquiétudes sur le poids de la dette du quatrième opérateur télécom américain.
A titre d'exemple, l’emprunt de 1,5 milliard de dollars remboursable en 2020 a plongé de neuf points à 60% du nominal, un plus bas historique, avant de remonter aux alentours des 64%. Son rendement annuel atteint désormais près de 20%.
Dans un note, David Hamburger, analyste chez Morgan Stanley (N:MS), explique que l’entreprise ne semble pas avoir de stratégie claire pour faire en sorte que ses obligations retrouvent leur pleine valeur ou qu’elle récupère celle-ci dans une procédure de restructuration ou de faillite.
En septembre dernier, Moody’s avait abaissé les ratings de l'opérateur américain à « B3 » contre « B1 » (six crans en dessous de la catégorie « Investment Grade »), citant la « compétition brutale » dans le secteur aux Etats-Unis.
L’agence s’inquiète par ailleurs de la détérioration des liquidités de l’entreprise et s’interroge sur sa capacité à refinancer plus de 12 milliards de dollars de dettes arrivant à échéance ces cinq prochaines années, sans l’aide de son principal actionnaire, le japonais Softbank Group Corp.
Deux milliards de remboursement en 2016
Sur le plan opérationnel, Sprint a déçu les investisseurs en novembre en publiant des résultats trimestriels inférieurs aux attentes. Si l'opérateur a réussi à gagner des clients, c’est à coup de promotions qui ont pesé sur sa situation financière. En effet, les liquidités de Sprint aurait diminué de moitié sur un an.
Selon l'agence Bloomberg, le groupe disposait fin septembre d'un peu plus de deux milliards de dollars en cash ou en investissement à court terme, soit un montant similaire à la dette qu’il doit rembourser cette année.
L’opérateur a comme objectif de réduire de 2,5 milliards de dollars ses coûts, notamment au niveau des infrastructures ou des frais qu’il paye aux autres opérateurs pour traiter des appels en dehors de la portée de son réseau. Les analystes ont toutefois exprimé leur scepticisme sur ce plan.