Entrainés par la chute du pétrole et des statistiques décevantes, les indices boursiers ont connu des séances agitées la semaine passée. Le Dow Jones accuse sa première perte hebdomadaire après sept semaines consécutives de hausse. Le marché obligataire connait pour sa part des fortunes diverses.
Globalement, deux grandes tendances semblent se dessiner. Avec d’une part, les acteurs qui tirent profit de la baisse des cours des produits pétroliers et d’autre part, ceux qui la subissent.
Mises en difficulté par des années de dépenses élevées en carburant, les compagnies aériennes figurent parmi les principaux bénéficiaires du mouvement de correction des cours. Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), leurs bénéfices devraient grimper à près de 20 milliards de dollars en 2014 et 25 milliards en 2015, contre 10,6 milliards l’année passée. Toujours selon l'IATA, la forte croissance mondiale devrait également soutenir l'ensemble du secteur.
Sur le marché secondaire, l’obligation 6,75% - 2019 émise par la deuxième compagnie allemande Air Berlin (XETRA:AB1) progresse à 102%, contre un cours de 94% du nominal il y a quelques semaines d'ici. Les rendements restent toutefois à des niveaux élevés, aux alentours des 6% en euros. Citons aussi l’emprunt Air France-KLM (PARIS:AIRF) 3,875% - 2021, qui se traite ce lundi matin à 101,375% du nominal, soit une hausse de 6% depuis la mi-octobre.
Notons que dans un contexte de baisse des marchés la semaine passée, les rendements des obligations considérées comme « sans risque » ont touché des nouveaux plus bas historiques. Le Bund allemand à dix ans ne rapporte plus que du … 0,63%. Même constat pour le taux belge de maturité similaire, passé sous les 0,90%. Dans l'ensemble, les obligations de catégorie « Investment Grade » (non-spéculatives) continuent également de bien performer. A l’exception toutefois des producteurs pétroliers...
Les producteurs sous pression
Les producteurs de pétrole sont naturellement frappés de plein fouet par l'effondrement des cours. Avec en tête, les compagnies russes qui doivent également composer avec les sanctions internationales dans le cadre du conflit russo-ukrainien.
On pense à des entreprises comme Lukoil (MCX:LKOH) International Finance BV, dont l’obligation 3,416% - 2018 propose dorénavant du 8,80% en dollars. Toujours en dollars, l’emprunt Rosneft (MCX:ROSN) International Finance offre près de 10% sur une durée de huit ans.
Sans oublier l’obligation Gazprom (MCX:GAZP) 8,625% - 2034, qui vient de toucher les 98% du nominal, contre un cours de 105% en début de semaine passée. Le rendement s’adapte en conséquence à 8,80%.
Regain de tensions politiques en Grèce
Dans un contexte de tensions politiques revenues au premier plan en Grèce, le rendement de l’emprunt souverain grec 3,375% - 2017 dépasse désormais les 10%. Doublement pénalisée par son statut d’émetteur grec, l'obligation de la compagnie pétrolière Hellenic Petroleum 8% - 2017 se traite ce lundi matin aux alentours des 96%, équivalent à un rendement annuel de 9,95% en euros.
CGG chute à l'ouverture
A noter ce matin la baisse remarquée de l’obligation du spécialiste français de l’exploration sismique CGG (PARIS:GEPH). Fin novembre, ce dernier confirmait avoir été approché de manière non sollicitée par Technip (PARIS:TECF), en vue d’un rapprochement potentiel. Les investisseurs étaient alors revenus à l’achat sur l’obligation 5,875% - 2020 du groupe. Ce lundi, on apprend que Technip renonce à faire une offre sur le parapétrolier français. A l'ouverture des marchés, l’obligation chutait de plus de 10% à 85% du nominal.