Alors que la direction du constructeur au losange doit présenter un très attendu plan d’économie ce vendredi, les obligations Renault (PA:RENA) continuent d'afficher une nette décote en regard de leurs plus hauts annuels.
A titre d’exemple, l’obligation remboursable dans cinq ans par le groupe peut être achetée ce lundi matin à 89,50% du nominal (rendement annuel de 3,10%), contre un cours encore supérieur au pair en début d’année.
Entre-temps, rappelons que l’obligation sous revue (de même que la dette senior au sens large émise par le constructeur) a été dégradée en catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, l’agence lui attribuant désormais un rating BB+.
Justifiant sa décision, Standard & Poor’s avait avancé que la pandémie de Covid-19 était venue s’ajouter aux nombreuses difficultés auxquelles Renault était déjà confronté.
Plus que d’autres constructeurs, le groupe de Boulogne-Billancourt subit la crise mondiale qui touche le secteur automobile depuis près de deux ans, avec en toile de fonds, une baisse de ses ventes et une perte nette de 141 millions d’euros l'année passée (bénéfice de 3,3 milliards signé un an plus tôt).
2 milliards d’euros d’économies ?
Alors que l'alliance avec Nissan (T:7201) devra être repensée dans les années à venir, la direction du constructeur de la Zoé va dévoiler en fin de semaine un plan d’économie qui avoisinerait les deux milliards d’euros, avec de potentielles fermetures de sites de production.
Le site historique de Dieppe où est produite la Alpine, icône de la marque dont la survie est elle-même engagée, de même que celui de Flins (une des plus anciennes et plus importantes chaines de production de Renault), sont évoqués.
La présentation de ce plan d’économie est d’autant plus attendue que l’Etat français, actionnaire à hauteur de 15% du capital, avait garanti au constructeur il y a quelques mois un prêt de cinq milliards d’euros. Or, un plan de suppression d’emplois ou de fermetures de site en France pourrait remettre en cause la signature de chèque, a laissé entendre le Ministre de l’économie Bruno Le Maire.
Côté bonne nouvelle, on notera tout de même que la nouvelle Clio, la déclinaison citadine de la marque, fut la voiture la plus vendue au mois de février en Europe, devant la Golf 8 de Volkswagen (DE:VOWG_p).
En 2019, Renault a écoulé 3,75 millions de véhicules pour un chiffre d’affaires de 55,5 milliards d’euros.