Numéro un américain de la téléphonie fixe et deuxième opérateur mobile derrière Verizon (NYSE:VZ), AT&T (NYSE:T) a décroché en bourse ces derniers jours, dans la foulée de résultats trimestriels inférieurs aux attentes, marqués notamment par le déclin de ses activités historiques.
La société californienne a clôturé le troisième trimestre de l’année dans le vert sur un bénéfice net de trois milliards de dollars, en baisse de 9% en glissement annuel. Rapporté par action, indicateur référence à Wall Street, le bénéfice ressort à 74 cents, soit un centime en-dessous des attentes.
Les revenus se sont eux repliés de 3% à 39,7 milliards de dollars, contre un peu plus de 40 milliards attendus en moyenne par les analystes.
Globalement, si l’opérateur a réussi à capter trois millions d’utilisateurs mobiles supplémentaires, dont 2,3 millions aux Etats-Unis, il a subi des départs d'abonnés dans la vidéo tandis qu'une partie de ses clients semble repousser le remplacement de leurs smartphones en prévision notamment du lancement de l'iPhone X d'Apple (NASDAQ:AAPL).
Cette tendance des consommateurs à garder plus longtemps leurs appareils avait déjà impacté les revenus du groupe aux trimestres précédents. "Cela a généré un impact important sur notre chiffre d'affaires", a relevé John Stevens, directeur financier du groupe.
En raison d'une concurrence intense sur le marché traditionnel de la télévision payante et de l'impact des ouragans, AT&T indique avoir perdu 89.000 abonnés à ses offres vidéos aux Etats-Unis. Les abonnements au câble et satellite sont chers sur le marché américain ce qui pousse de plus en plus de clients à se tourner vers le streaming.
C’est dans cette optique qu’AT&T s’est renforcé dernièrement dans la distribution et les contenus télévisés, avec plusieurs grandes acquisitions dont bien sûr celle de Time Warner, acheté pour la modique somme de 85 milliards de dollars, ce qui en faisait la plus grosse acquisition de 2016.
Géant américain des médias, Time Warner est propriétaire notamment des studios Warner, de la grande chaîne américaine payante HBO, de la chaîne d’informations en continu CNN, du site sportif NBA.com ou encore de la chaîne pour enfants Cartoon Network. Il est également actionnaire du site Hulu, concurrent de Netflix (NASDAQ:NFLX), à hauteur de 10%.
A l’occasion de sa publication trimestrielle, AT&T a confirmé espérer boucler ce rachat d'ici à la fin de l'année et n'attend plus que le feu vert du ministère de la Justice. John Stevens a par ailleurs indiqué que « le bénéfice net du groupe avait également pâti d'une hausse des intérêts concernant le pré-financement de l'acquisition de Time Warner ».
Des obligations en euro/dollar
La transaction, qui attend toujours le feu vert des autorités, a déjà été financée en bonne partie sur le marché obligataire. A cet effet, l’opérateur a placé quantité d’obligations en dollar mais aussi en euro.
Parmi d’autres, on épinglera l’emprunt remboursable en 2036, assorti d'un taux fixe de 3,15% et accessible par coupures de 100.000 euros. Il faut compter actuellement sur un cours indicatif de 101,75% du nominal pour se positionner sur cette émission.
Disponible par coupures de 2.000 dollars, citons encore l’emprunt remboursable en 2037, rémunéré par un coupon fixe de 4,90% et achetable aux alentours du pair.
De type senior non-sécurisé, ces deux obligations bénéficient d'un rating « Baa1 » chez Moody's, dans la catégorie des investissements jugés de bonne qualité par l’agence de notation. Vous trouverez bien sûr dans notre sélection d’autres obligations émises par AT&T.
En bourse, AT&T est valorisé à plus de 206 milliards de dollars, ce qui fait d'elle l'une des plus importantes entreprise du secteur des télécoms. Depuis le début d'année, l'action affiche un repli de 20% à 33,68 dollars.
