Retour en cette fin de semaine sur l’un des emprunts en dollar émis par Anglogold Holdings PLC, du nom de cette société minière sud-africaine spécialisée dans l’extraction et la production d’or.
Répertoriée dans la catégorie des obligations à haut rendement, comprenez par là spéculatives, avec un rating « BB+ » chez Standard & Poor’s, cette obligation se traite actuellement autour du pair, affichant un rendement annuel jusqu’à l’échéance de près de 5%.
Son coupon, payable en rythme semestriel par l’émetteur aux mois d’août et février, se monte lui à 5,125%, tandis que sa coupure est fixée à 1.000 dollars.
Volatilité
Les épargnants qui se seront positionnés à l’émission sur cet emprunt il y a près de six ans auront sans doute noté la volatilité significative du titre, qui allait toucher un plus bas de 70% début 2016, lorsque l’or côtoyait le seuil symbolique des 1.000 dollars.
Entre-temps, les incertitudes liées tour à tour au « Brexit », à l’élection de Donal Trump ou encore à la Corée du Nord, ont redoré l’attrait du métal jaune, valeur refuge par excellence en raison de sa capacité à conserver sa valeur, singulièrement en période de trouble financier ou politique.
Les acteurs du secteur, qui avaient par ailleurs été contraints de réduire significativement leur cours de production, tirent aujourd’hui profit de la remontée de près de 30% de l’or, voyant au passage leur situation financière s’améliorer et retrouvant des marges pour réduire leur endettement.
2.000 licenciements en vue en Afrique du Sud
Pour autant, tout n’est pas encore rose pour AngloGold qui, en tant que compagnie sud-africaine, fait face à la faiblesse de la devise nationale, le rand, ainsi qu’à d’autres problèmes réglementaires et techniques, y compris l’instabilité des relations de travail.
Dans un communiqué publié en milieu de semaine, la direction a d’ailleurs annoncé qu’elle envisageait de supprimer 2.000 emplois sur ses opérations minières locales, dans le cadre d’un plan de restructuration visant à réduire les coûts.
Anglogold a expliqué qu’elle avait dépensé comme coût global d’exploitation au premier trimestre pas moins de 1.361 dollars l’once d’or, contre un prix moyen de 1.330 durant le trimestre.
« Cette performance met l'accent sur la nécessité de tenir compte de notre base de coûts afin de s'assurer qu'elle convient à notre production très réduite », peut-on lire dans le communiqué.
Cette décision d’engager un processus de consultation pour des licenciements n’est pas sans rappeler les 1700 pertes d’emplois survenues sur la mine Evander 8 que Pan African Resources a décidé de fermer, rappelle l'agence ecofin.com
AngloGold, qui dispose de 17 sites d’exploitation dans quatre régions du monde : l’Afrique du Sud, l’Afrique continentale, l’Asie australe et les Amériques, a déjà réduit d’environ de moitié sa production domestique, en cédant ses mines Kopanang et Moab Khotsong, et en fermant sa mine TauTona.
Ses actifs restants dans le pays comprennent la mine Mponeng et une opération de surface. Notons qu’elle est également présente dans d’autres pays d’Afrique, notamment le Ghana et la Tanzanie.