Accès de volatilité sur l’action Teva depuis la publication des résultats trimestriels le 2 août dernier. Sur le marché secondaire, la stabilité est davantage de mise pour les obligations émises par le spécialiste israélien des médicaments génériques.
Toujours en pleine restructuration, le numéro un mondial de la fabrication de médicaments génériques a accusé une nouvelle perte au deuxième trimestre de l’année en cours, sur fonds de ventes en repli de 18% à 4,70 milliards de dollars.
Outre la perte de revenus découlant de la cession de certains produits et de l'abandon de certaines activités, Teva continue d’être impacté par « la poursuite de l'érosion des prix » dans ses activités génériques aux Etats-Unis, regrette le management dans son communiqué.
Par ailleurs, ce dernier souligne que les ventes du Copaxone, l’un des produits emblématiques de la marque, continuent de chuter (-46% sur un an).
On rappellera que les ventes de ce médicament utilisé dans le traitement de la sclérose en plaques sont sous pression, depuis que l'administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) a autorisé en octobre dernier les groupes concurrents à en commercialiser une version générique.
But de l’opération, accélérer la mise sur le marché américain de versions génériques de médicaments complexes, en réponse à l’envolée des prix de certains traitements aux Etats-Unis. Une véritable tuile pour Teva alors que le Copaxone représentait il y a peu près d’un cinquième de son chiffre d’affaires.
Perte nette ramenée à 241 millions de dollars
Teva a par ailleurs clôturé la période sur une perte nette de 241 millions de dollars, à comparer d’une perte de six milliards un an plus tôt, liée à l’époque à d’importantes dépréciations d'actifs aux Etats-Unis.
Ajusté des éléments exceptionnels, le bénéfice par action, indicateur référence à Wall Street, atteint 0,78 dollar, contre 0,64 attendu en moyenne par les analystes. A ce titre, la direction a relevé sa prévision pour l’ensemble de l’année, à savoir une fourchette allant de 2,55 à 2,80 dollars, contre 2,40 à 2,65 dollars auparavant. Le management a confirmé au passage ses objectifs de revenus entre 18,5 et 19 milliards de dollars.
On rappellera que la société israélienne a engagé en décembre de l’année passée une lourde restructuration financière, visant à se dépêtrer de sa dette astronomique (30,2 milliards de dollars fin juin). Pour y arriver, la direction avait notamment annoncé la suppression d’un quart de son personnel (environ 14.000 emplois) dans le monde.
5,65% de rendement en dollars
En bourse, l’action de la société israélienne cotée à New York a lâché un peu plus de 2% depuis la publication de ses états financiers le 2 août dernier, capitalisant la société à 25 milliards de dollars.
Sur le secondaire, l’obligation en euro (coupure de 100.000) remboursable dans neuf ans se traite toujours nettement sous le pair, autour des 88% du nominal et affichant un rendement annuel de 3,58%.
En dollar (coupure de 2.000), l’emprunt remboursable dans huit ans est lui aussi disponible largement sous son prix d’émission, permettant à l’investisseur de tabler sur un rendement annuel de 5,65%.
Notons que ces emprunts senior-non sécurisés sont considérés comme spéculatifs pas Standard & Poor’s, l’agence leur attribuant un rating « BB ».