Pour quelque 52 milliards de dollars, The Walt Disney Company (NYSE:DIS) va mettre la main sur l’essentiel des contenus du groupe de médias et de divertissement américain 21st Century Fox, fondé et contrôlé par la famille Murdoch.
Selon les observateurs, « avec cette acquisition, évaluée à 65 milliards de dollars dettes incluses, le créateur de Mickey va transformer Disney en un géant des médias et du divertissement, capable de concurrencer Netflix (NASDAQ:NFLX), Amazon (NASDAQ:AMZN) ou Apple (NASDAQ:AAPL), dont les ambitions ont profondément bouleversé le divertissement outre-Atlantique ».
Dans un communiqué, la direction explique à ce titre que l'opération « renforce The Walt Disney Company dans les contenus et le divertissement… Nous pourrons désormais mieux faire face à la concurrence représentée pour la télévision traditionnelle par internet et des géants du streaming ».
La « pépite » Sky
En rachetant une partie de l'empire de Murdoch, Disney met notamment la main sur la pépite de la télévision britannique Sky, acteur majeur du divertissement et du sport en Europe, qui, selon le quotidien Les Echos, lui offre tout ce dont il pouvait rêver, dont une empreinte mondiale.
« Avec Sky, Disney s'approprie un bouquet de chaînes payantes présent dans cinq pays européens où il réunit 22,5 millions d'abonnés. Un atout majeur pour Disney, qui pourrait chercher à s'appuyer sur cette base d'abonnés pour lancer le service de vidéo en ligne grâce auquel il souhaite, d'ici 2019, proposer lui aussi ses contenus directement aux internautes », explique le quotidien.
« D'autant qu'aux abonnés de Sky viendront s'ajouter ceux de Tata Sky et de Star en Asie. En comptant ceux de Hulu, Disney aura ainsi accès à 46 millions d'abonnés aux Etats-Unis, en Asie et en Europe de l'Ouest », poursuit Les Echos.
Toujours sur le segment télévisuel, l'entreprise légendaire fondée par Walt Disney en 1923 met la main sur les chaînes FX et National Geographic, tandis que la Fox conservera la grande chaîne hertzienne américaine Fox, les stations locales, les chaînes d'informations et des chaînes sportives.
Dans le cinéma, la société va regrouper ses propres studios avec ceux de la 20th Century Fox, des studios qui ont produit récemment le « Crime de l'Orient-Express », « La Planète des Singes » « Pirates des Caraïbes », « La Belle et la Bête » et « Stars Wars: Les Derniers Jedi ».
Standard & Poor’s place le rating sous perspective négative
Suite à l’annonce de ce rachat, l’agence d’évaluation financière a annoncé avoir placé la note de crédit « A+ » de la dette senior de Walt Disney sous revue, avec implication négative.
Standard & Poor’s justifie sa décision en invoquant l'incertitude sur les termes et la structure de l'opération, la quantité des actifs qui sera acquise et l'impact sur l'endettement proforma de Disney.
Sur le marché secondaire, l’entreprise est présente avec un emprunt échéant en 2046 et rémunéré par un taux fixe annuel de 3%.
Il est possible de se positionner sur cette émission, accessible par coupures de 2.000 dollars, à un cours indicatif de 90% du nominal, de quoi tabler sur un rendement annuel de 3,55% jusqu’à l’échéance.
Quant à elle, la 21st Century Fox a placé parmi d'autres, un emprunt remboursable en 2026, assorti d'un taux fixe annuel de 3,375%.
Notée "BBB+" chez Standard & Poor's, l'obligation se traite autour des 98,50% du nominal, correspondant à un rendement annuel de 3,57%.