Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Nouveau plus haut historique pour Safran (PA:SAF), plus forte progression du CAC40 l’an passé et qui va de record en record. L’équipementier aéronautique a vu son titre prendre près de 3% vendredi dernier à la faveur de résultats très solides au premier semestre, soit un gain d’environ 34% depuis le 1er janvier et un bond de… 961% sur dix ans.
Sa valorisation boursière flirte désormais avec les 58 Mds€, ce qui fait de Safran la neuvième capitalisation de l’indice phare de la Bourse de Paris, juste devant Kering (PA:PRTP), une valeur sur laquelle nous sommes positionnés à l’achat dans La Lettre PEA.
L’indice parisien semble devenu ces dernières années un call luxe et aéronautique, secteurs qui, à eux deux, pèsent plus du quart du CAC40. Et encore, je n’intègre pas ici la capitalisation boursière de L’Oréal, que je considère toujours comme un groupe de cosmétiques, même si certaines de ses activités s’apparentent vraiment à du premium.
La belle histoire de Safran tient sa source dans des performances économiques exceptionnelles, avec à fin juin un chiffre d’affaires de 12,1 Mds€, en croissance de 14,2% en organique (+27,3% en publié). Le bénéfice opérationnel a pour sa part grimpé de 35,9% par rapport aux six premiers mois de 2018 à 1,9 Md€, d’où une marge de 15,6% plus qu’honorable. Car le groupe a subi de plein fouet les déboires de Boeing (NYSE:BA), dont le 737 MAX reste cloué au sol, d’où une réduction des livraisons de moteurs LEAP avec un impact trimestriel évalué à 300 M€.
L’action commence à être chère
Toutefois, le désormais célèbre biréacteur de nouvelle génération pourrait reprendre du service d’ici la fin de l’année et les autres activités de Safran ont toutes vu leurs revenus augmenter, notamment les équipements aéronautiques, et la propulsion aéronautique et spatiale. Par ailleurs, Safran est aussi un gros client d’Airbus Group (PA:AIR), dont il équipe notamment l’A320 NEO.
Sur le plan boursier, le titre apparaît désormais largement à son prix avec une VE/Ebit ou encore un PER de 24. Même si on considère que ce genre de sociétés qui concilie forte rentabilité et croissance organique doit se payer sur des multiples élevés, il est évident que ces ratios commencent à être élevés, c’est pourquoi il me semble préférable d’attendre un recul de l’ordre de 10% du titre.
Un peu de prudence ne fait pas de mal, d’autant que le CAC40 n’est pas très éloigné de ses plus hauts historiques, dans un contexte de guerre commerciale interminable, d’incertitudes liées au Brexit et de fort ralentissement économique mondial, excepté aux Etats-Unis où une solide consommation des ménages permet à la croissance de tenir sur un trend de 2 à 2,5% par an.