En annonçant qu’elle allait racheter des obligations d'entreprises bien notées, la BCE a poussé les taux d’intérêt à des niveaux de faiblesse inédits. Tout profit pour certaines entreprises qui ne sont même plus dans l’obligation de rémunérer les investisseurs pour emprunter à court terme.
En témoigne la récente émission multi-tranche du groupe de santé Sanofi (PA:SASY), qui a pu lever en début de semaine 1,8 milliard d’euros à des conditions exceptionnelles.
La tranche la plus courte, remboursable en 2019, a offert un rendement à l'émission de... 0,05%, sur base d'un prix d'émission inférieur au pair. Le coupon annuel se monte à 0%. Sur des maturités plus longues, les coupons sont là aussi très faibles (0,625% à huit ans et 1,125% à douze ans).
Cité dans le Figaro, Juan Valencia, stratégie chez la Société Générale (PA:SOGN), explique que les obligations d'entreprises servent d'alternative aux investissements de court et de moyen termes, dont les rendements sont devenus négatifs.
‘Les institutionnels préfèrent acheter des obligations à trois ans à 0,05% avec lesquelles ils ne perdront pas d'argent, plutôt que de l'OAT d'une même maturité à -0,38%, explique-t-il dans les colonnes du quotidien financer.
Noté « AA » chez Standard & Poor’s et « A1 » chez Moody’s, Sanofi affectera le produit net de l'émission à ses besoins généraux, en ce compris le remboursement d'emprunts existants. Cette émission lui permet en outre de réduire le coût moyen et d'allonger la maturité moyenne de sa dette.