Sarens, Solvay (BR:SOLB), Tessenderlo, Vandermoortele… Oblis dresse le bilan des émissions belges de 2015
Les entreprises belges (non-bancaires) ont levé approximativement 12,5 milliards d’euros sur le marché obligataire en 2015. Un montant similaire à celui de l'année passée, qui a été soutenu par la rafale d’emprunts émis début décembre par Solvay.
Le groupe de chimie a en effet levé à lui seul l’équivalent de 4,7 milliards d’euros, afin de financer le rachat de l’entreprise américaine Cytec.
Il y avait au menu des obligations seniors en euro/dollar ainsi que des obligations perpétuelles subordonnées en euro. La coupure est élevée, voire même très élevée : 100.000 euros et 200.000 dollars. Difficile dès lors pour les investisseurs particuliers belges de souscrire à l’opération.
Sarens, nouveau venu
Au rayon des nouveaux noms, Sarens, le spécialiste du transport et de la manutention des marchandises, a fait en début d'année ses premiers pas sur le marché obligataire, via une émission subordonnée de 125 millions d’euros. Cet emprunt inaugural, au rating « BB » chez Standard & Poor’s, offre un coupon de 5,125% pendant sept ans (coupure de 100.000 euros).
Moins bien noté (que Sarens), Telenet a collecté pour sa part 530 millions sur une durée de 12 ans, avec un coupon de 4,875%. Cette ligne obligataire, négociable par coupure de 100.000 euros, a été émise par Telenet Finance VI Luxembourg SCA, une structure créée spécialement pour l’opération. Elle bénéficie d’un rating « B+ » chez Standard & Poor’s.
Un peu plus risquée encore, mais plus rémunératrice aussi, l'émission de 290 millions d'euros placée par LSF9 Balta SA, le groupe belge actif dans la fabrication de revêtements de sols. Notée « B » chez Standard & Poor’s, cette obligation propose un coupon de 7,75% avec une date d'échéance en 2022. Particularité importante, elle a été émise pour financer le rachat par endettement (LBO) du groupe Balta par le fonds d’investissement Lone Star.
Toutes ces opérations contrastent avec les plus petites émissions du secteur immobilier, comme l’illustrent les 44 millions levés par Banimmo, les 50 millions par Montea, la double émission de 71 puis 78 millions de Ghelamco ou encore les 92 millions levés par WDP. La coupure minimale de négociation est fixée à chaque fois de 100.000 euros.
Coupures de 1.000 euros
Les investisseurs ne pouvant se permettre d’investir 100.000 euros sur une seule ligne ont pu se rabattre sur les opérations menées par Deceuninck (3,75% - 2022), Studio 100 (3,35% - 2022), Tessenderlo à sept (2,875%) et dix ans (3,375%) ou encore Vandermoortele (3,06% - 2022).
Kinepolis a également proposé une nouvelle obligation par 1.000 euros, mais il s’agissait pour l’exploitant de salles de cinéma d’une offre d’échange sur ses obligations existantes. L’opération a permis à l’entreprise de prolonger l’échéance de ses dettes et de se financer à un coût moins élevé.
Ageas a également optimisé le profil de sa dette. Le groupe d’assurances a proposé le remboursement anticipé de l’obligation perpétuelle Ageas Hybrid Financing 5,125%, tout en en plaçant une nouvelle obligation subordonnée en euros, à travers sa filiale à 75% AG Insurance. Remarque importante, cette obligation n’est pas accessible aux investisseurs résidents-belges.
Opération similaire chez Ethias, qui a lancé en juin dernier une offre d’échange sur une obligation perpétuelle. Elle a été financée par l’émission d’un emprunt de type subordonné à échéance 2026. Cette ligne obligataire a été abondée 171 millions d’euros en octobre, portant la taille totale émise à 403 millions. Son rating est de « BB » chez Fitch.
L’emprunt de 500 millions d’euros émis par l’ex-Belgacom Proximus (1,875% - 2025) était lui aussi réservé aux investisseurs non-résidents, tout comme ceux de 150 et 200 millions de Fluxys et l'émission multi-tranche d'AB InBev.
UCB, un autre grand nom de l’économie belge, a émis quant à lui 350 millions d’euros (1,875% - 2022) à destination des investisseurs institutionnels sur le marché primaire, mais disponible pour les particuliers sur le secondaire.