Action et obligations de l’entreprise canadienne Bombardier (TO:BBDb) étaient orientées en forte baisse ce jeudi, sur fonds de crise commerciale entre les Etats-Unis et le Canada.
Estimant que l’avionneur canadien bénéficie de subventions publiques, le gouvernement américain a décidé d'augmenter de 220% les droits d'importation sur certains avions de transport civils (les Cseries) fabriqués par Bombardier. Une décision qui cadre avec le projet très attendu de réforme de la fiscalité élaboré par le parti Républicain.
Il y a quelques mois, l'avionneur américain Boeing (NYSE:BA) avait saisi Washington, accusant Bombardier de faire bénéficier ses avions Cseries (capacité de 100 à 150 sièges) de subventions publiques leur permettant d'être vendus en-dessous de leur prix de revient.
Boeing avait ainsi protesté après l'achat par la compagnie américaine Delta Air Lines de 75 avions CSeries. Selon le constructeur, Bombardier aurait vendu ses avions 19,6 millions de dollars américains pour un coût de fabrication de 33,2 millions de dollars.
Mardi soir, lors d’une conférence de presse, Wilbur Ross, Secrétaire au Commerce américain, a rappelé que « les subventions publiques accordées par des gouvernements étrangers sont une chose que l'administration Trump prend très au sérieux ».
Cette décision, qui doit encore faire l'objet d'une confirmation définitive d'ici le 12 décembre prochain, va contribuer à envenimer encore davantage les relations entre Ottawa et Washington, déjà exacerbées par la renégociation en cours du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.
Du coté des autorités canadiennes, Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, a indiqué que cette décision visait clairement à éliminer les Cseries du marché américain, soulignant toutefois que l'enquête n'en est qu'à une étape préliminaire et qu'aucun droit ne peut être imposé tant que les enquêtes ne sont pas terminées.
Près de 7% de rendement annuel pour l'obligation 2022
L’annonce de l’instauration de droits antidumping de quelque 220% a en tous les cas plombé les titres Bombardier tant en bourse que sur le marché secondaire obligataire.
L’action coté à la bourse de Toronto a ainsi chuté de 7,8% à 2,12 dollars canadiens.
On notera que l’obligation Bombardier Inc., remboursable en 2023 et assortie d’un coupon fixe de 6,125%, est passée sous le pair, à 96,12% du nominal, portant son rendement annuel à 7,02%.
Accessible par coupures de 2.000 dollars et notée « B- » dans les catégorie des investissements jugés spéculatifs chez Standard & Poor’s.
En euro, l'obligation au taux de 6,125% et d'une maturité égale au 15/05/2021 se traite également en baisse, à 103,84% du nominal, ramenant le rendement à 4,95%.
Libellée par coupures de 100.000 euros, l'emprunt d'une taille de 780 millions est également noté « B- » par S&P.