Dernières heures ! Économisez jusqu'à -50% sur InvestingProPROFITER DES SOLDES

Si ce marché est fait pour vous, c’est que vous êtes un robot

Publié le 14/04/2016 14:40
US500
-
FCHI
-
STOXX50
-
VIX
-

Comme vous avez pu le lire dans plusieurs commentaires hier (ici, ici et ici) il était vain d’expliquer le gain de +3,3% du CAC 40 ou de l’Euro Stoxx 50 par des éléments rationnels puisés dans l’actualité, soupesés, mis en balance, puis extrapolés de façon logique et pondérée.

La plupart des gérants ont vécu un cauchemar. La séance a débuté à Paris, comme partout en Europe, par un énorme gap de +60 points (à 4 407 pour le CAC 40) et la machine haussière s’est emballée, ce qui a porté rapidement le score à +2,5% puis +3%.

Mais il se pourrait bien que ce soient les robots traders qui se soient emballés !

Impossible d’entrer dans un tel marché où tout va trop vite, trop fort, dans un climat d’exubérance irrationnelle et où la contrepartie semble absente.

Ce matin, le CAC 40 a touché les 4 500 points… effaçant quatre semaines de baisse – en à peine quatre séances.

Serait-ce le résultat d’une grande rotation sectorielle marquant un changement d’affectation des flux ? Nous avons surveillé attentivement les volumes sur le CAC 40, et au bout de six heures, on se croirait un 15 août quand les indices paressent entre -0,15% et +0,3% en attendant l’ouverture de Wall Street !

Mais nous sommes à la mi-avril, pas en période de vacances scolaires et tous les opérateurs sont bien à leur poste.

On ne peut qu’être intrigué par une envolée de +140 points en 24 heures, de +220 points en moins de 48 heures. Et apparemment, il n’y a pas d’acheteurs.

Enfin si. Il y a tous les robots, qui font de la réplication indicielle, qui tentaient de ramasser ce qu’ils pouvaient… Pas grand-chose en fait, ou alors en faisant exploser les cours.

Ceci dit, reprenons notre raisonnement.

Contrairement à ce que beaucoup de commentateurs prétendent, il n’y a plus de vendeurs donc plus de day traders en panique se rachetant à tout prix avant la clôture.

En théorie, n’importe quel mouvement de hausse absurde, injustifiable et démesuré devrait attirer des opérateurs contrariens. Sauf qu’en pratique, au bout de 7 ans de hausse orchestrée à coup de fausse monnaie et d’une interminable succession de coups tordus, le vendeur (ce « genre d’idiot utile », selon Goldman Sachs) a complètement disparu de la circulation.

Mais heureusement, il reste la gestion benchmarkée, celle qui va toujours dans le sens du vent, qui suit aveuglément n’importe quelle tendance sans jamais remettre en question son fondement. Il est cependant inexact d’affirmer que le marché ne cesse de faire n’importe quoi.

Le marché fait exactement ce que les sherpas lui demandent : il danse au bout de leurs ficelles, au gré des flux opportunément mis à leur disposition par les Banques centrales. Pour les gérants qui tirent les marrons du feu, sans avoir actionné le soufflet, le jeu consiste alors à faire croire qu’ils ont payé l’orchestre et choisi le programme musical.

Lequel d’entre eux avait anticipé vendredi dernier un retour du S&P500 à 2,5% de son record absolu du 21 mai 2015 ?

Les profits des entreprises américaines ont chuté de plus de 8% en moyenne depuis cette date. L’expansion des multiples se poursuit : la Fed joue les colombes, les PER s’envolent. A Wall Street, ils renouent avec les niveaux record de 2000 et 2007. C’est probablement pire qu’à l’époque : retranchez les valeurs pétrolières dont les profits se sont effondrés en 18 mois, et les multiples des autres composantes du S&P deviennent stratosphériques.

Mais qui s’alarme de PER allant de 18 à 23 ? Je dis « de 18 à 23 », car c’est selon la méthode de calculs (23 en excluant les rachats de titres et en ne comptabilisant que les profits réels).

Les acheteurs semblent pourtant plus confiants que jamais, avec un VIX qui plonge de -8% vers 13,60.

Graphique CAC 40

Le message est clair : tous les voyants conjoncturels sont repassés au vert, plus aucun nuage à l’horizon !

Les avertissements de la veille du FMI à propos de la Chine sont complètement oubliés. Comme si la hausse des exportations en mars, après un mois de février calamiteux, mettait les banques chinoises à l’abri des conséquences d’un empilement historique de créances pourries.

J’arrête là, il n’est nul besoin d’en rajouter pour démontrer que l’envol de +3,3% des places européennes est hors norme et disproportionné. Disproportionné ? Oui, si la cause de cet envol est bien celui de stats chinoises, celles-ci sont rassurantes mais largement invérifiables !

En fait, il est survenu quelque chose d’encore plus troublant hier, en toute fin de journée.

Comme je l’explique plus haut, le CAC 40 avait atteint les +3% de hausse vers 16h dans des volumes digne d’un mois d’août.

Comment expliquer le doublement des volumes d’échanges à Paris en 90 minutes, de 2,1 Mds€ vers 4,2 Mds€, dont plus de 1 Mds€ se sont brusquement matérialisés durant le fixing ?

Quel est la clé technique de cette journée incroyable ? Le but était-il de tirer les cours à 48 heures de la journée des Trois sorcières ?

J’aurais bien ma petite idée, mais il me manque une pièce décisive. Si le différentiel de performance de 7% entre les indices de l’eurozone et les indices américains depuis le 1er janvier avait vocation à se résorber, pourquoi cela survient-il le 13 avril ?

Et pourquoi aussi brusquement ?

En fait, cela s’est passé de sorte que personne ne puisse en profiter. Personne à part les opérateurs qui vendent la volatilité (oui, sur le fameux VIX) ?

Après les séances du 10 mars dernier (+3% en 45 minutes suivi de -5% en 2 heures), puis des12 et 13 avril, quel gérant se sent encore capable de dominer son sujet ? Puis d’expliquer à ses supérieurs pourquoi, malgré sa détermination à faire de la tendance sa meilleure amie, il s’est pris les portes de saloon dans les gencives ?

Ce marché ne convient qu’aux vendeurs de volatilité et aux robots suiveurs hyper fréquence : la majorité des gérants de portefeuilles n’ont pas accès au VIX (sauf ceux de groshedge funds ou des banques d’affaires), et les particuliers n’ont pas accès au trading algorithmique ultra rapide.

Vous voyez où je veux en venir ?

Article original

Derniers commentaires

Chargement de l'article suivant...
Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés