Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
En début de semaine dernière, j’attirais votre attention sur le fait que « quand les marchés corrigeront, cela risque d’aller vite ». Eh bien… cela n’a pas manqué ! Sur le S&P500, notamment…
▶ Quand les catalyseurs de baisse s’enchaînent
Vendredi, Wall Street a connu sa plus forte baisse journalière depuis 2 ans. Hier, la séance semblait contenue sur les marchés US jusqu’à la dernière heure de cotation : la chute a accéléré et le DJIA a perdu -4,60%, le Nasdaq -3,91% et le S&P500 -4,10%… Oui, ça fait mal. Alors pourquoi sommes-nous passés d’une hausse somnambulique à un retournement violent ? Eh bien… le marché a eu peur du retour des pressions inflationnistes après les chiffres de l’emploi US de janvier. On savait déjà que certains facteurs « exogènes » (comme la remontée du baril) allaient contribuer à une hausse des anticipations d’inflation. Eh bien vendredi, les NFP de janvier sont venues apporter une nouvelle pierre à l’édifice, avec une hausse des salaires plus marquée que prévue : +2,9% sur 1 an en janvier, soit son rythme le plus soutenu depuis juin 2009. Avec, en outre, un chiffre de décembre révisé à la hausse, à +2,7% (contre +2,5% initialement annoncé).
Or, qui dit hausse des anticipations d’inflation, dit crainte d’une poursuite du resserrement monétaire de la Fed… plus rapide que prévu. Du coup, la remontée des taux longs s’est accélérée, et le rendement du 10 ans US a grimpé vers les 2,85%, au plus haut depuis 4 ans !
A peine une semaine après ma mise en garde, l’ambiance euphorique de janvier semble déjà loin. A l’image de la météo glaciale du moment, cette frilosité des intervenants va-t-elle durer ?
Difficile à affirmer. Maintenant, force est de constater que le ciel s’assombrit dangereusement. En Europe tout d’abord, le CAC40 teste dangereusement son support oblique autour des 5 250/5 300 points. Dessous, pas grand-chose à se mettre sous la dent avant les 5 000/5 100 points…
Mais, plus intéressant : jetons un oeil au VIX. Le VIX est le baromètre de la peur du marché. Donc, quand les marchés montent et sont sereins, le VIX baisse… mais quand les marchés chutent, le VIX s’envole, indiquant l’aversion au risque qui augmente. Le 30 janvier, je relevais dans mon article que VIX et S&P500 évoluaient dans le même sens… à la hausse, ce qui n’était pas du tout logique : l’un ou l’autre devait céder. Aujourd’hui, nous avons la réponse : c’est le S&P500 qui a cédé ! Le VIX avait raison de prendre de la hauteur.
Voyons ce que l’indicateur de peur nous dit à présent :
le VIX a franchi vendredi soir la zone horizontale des 16/17% (cf. rectangle noir) ;
il approche désormais de la borne haute de sa figure de moyen terme en biseau descendant. En cas de breakout haussier, soyons clairs : un doublement des cours (pour renouer avec les 30/40%) serait alors à craindre dans les semaines à venir ! Auquel cas, cela risque de renvoyer le S&P500 bien plus bas.
Et si un rebond technique est possible… certaines GAFA ont subi des prises de bénéfices après leurs trimestriels, et certains autres poids lourds (Netflix (NASDAQ:NFLX) ou surtout Facebook (NASDAQ:FB) et Amazon (NASDAQ:AMZN)) sont encore très très haut… Alors malgré la baisse de vendredi et d’hier, je pense que la baisse amorcée ces derniers jours n’est que le premier temps d’un mouvement correctif plus ample. Elle n’est donc à mon avis pas terminée !
▶ Comment j’ai profité de la baisse de ces dernières séances ?
Cette volatilité ne m’a pas surpris. Au contraire même : nous en avons tiré profit car nous nous étions parfaitement positionnés sur quelques trades bien sentis. Et couplé à un bon produit à levier du genre turbo ou warrant… nous avons réalisé des gains rapides, en quelques heures. Regardez. J’ai pris un short Eramet (PA:ERMT) tout d’abord. Toujours grâce cette même stratégie, nous avons pu nous positionner pour jouer un retournement sur Eramet : nous avons pris des gains de 20% et de 38% en pariant sur la baisse du titre en deux séances.
Puis, le 30 janvier, j’ai décidé de jouer la baisse du S&P500. J’ai recommandé un turbo put adapté, et ici aussi, après une prise de bénéfices rapide, nous avons vendu le solde de la position hier sur un gain de 60% après l’accélération directe de l’indice en sortie de canal.
Enfin, autre pari baissier : vendredi, j’ai décidé de prendre un pari baissier en tenant la position sur le week-end sur le Nasdaq100. Nouveau turbo put… que nous avons débouclé ce matin sur un gain de 75%. Encore une fois, je joue toujours ce même principe « d’accélération » en rupture de supports ou de résistance. Ici, le Nasdaq100 a cassé le seuil horizontal des 6 900 points et la chute a accéléré sous les 6 500 points.
Enfin ! Ça bouge et je dois dire que… ça fait du bien ! Trois séances, trois gains : +38%… +60%… et +75% ! Facile !