Le « sell-off » survenu dans la nuit de mercredi matin suite à l’élection de Donald Trump aura été de courte durée. En effet, après une ouverture en baisse hier matin, le CAC 40 poursuivait ce matin son rally. L’indice parisien est déjà de retour au-dessus des 4 600 points, soit quand même 6% de repris depuis l’ouverture hier matin. Décidément, les marchés disposent d’une formidable capacité de résilience.
La comparaison est même encore plus stupéfiante à Wall Street où le Dow Jones a par exemple laissé hier une mèche basse journalière de 1 000 points (cf. l’encadré noir sur le graphe ci-dessous) avant de repartir, selon les futures de ce matin, à l’attaque d’un nouveau sommet historique.
Impressionnant revirement que l’on n’avait plus constaté en un laps de temps si réduit depuis de nombreuses années…
En Asie, ce matin, l’euphorie était aussi de mise – le Nikkei japonais s’est ainsi envolé de 7% ce matin.
Les marchés ont décidé d’ignorer les mesures protectionnistes annoncées par Trump lors de sa campagne et préfèrent se concentrer sur le verre à moitié plein.
Entre les pharmas qui sont soulagées de l’échec de Clinton (qui comptait encadrer le prix de certains médicaments), la hausse promise du budget de la Défense, la perspective d’investissements (travaux d’infrastructure) qui va profiter aux secteurs cycliques (industrie/construction), ou encore la remontée des taux longs qui se poursuit et profite aux financières (le programme de Trump étant très inflationniste), tous les secteurs sont à la fête.
Reste la question qui fâche : comment Trump financera-t-il ces mesures ? Grâce à de nouvelles émissions obligataires ? C’est ce qui expliquerait la chute des contrats T-Note et T-Bond depuis hier.
Mais pour les marchés, à ce stade, tout va finalement bien dans le meilleur des mondes.
Au niveau corporate maintenant :
- Le secteur financier restait bien orienté ce matin sur fond de poursuite de la remontée des taux longs. Société Générale (PA:SOGN) (FR0000130809) bondissait par exemple de nouveau de plus de 4% au-dessus des 40 €, profitant en outre du relèvement d’avis de JP Morgan (passé de « neutre » à « surpondérer » pour une valorisation de 44 €).
- Vivendi (PA:VIV) (FR0000127771) ouvrait en gap haussier de 5% au-dessus des 19 €, s’affichant ainsi comme la plus forte hausse du CAC, après avoir publié des trimestriels meilleurs que prévu. On notera ici que Société Générale et Morgan Stanley (NYSE:MS) ont tous deux relevé leurs objectifs de cours sur le géant de médias, respectivement portés de 19,60 € à 20,40 € et de 20 € à 21 €.
- Bonne orientation également pour Legrand (PA:LEGD) (FR0010307819), qui ouvrait en hausse de 3% au-dessus des 53 €, le fabricant de matériel électrique ayant relevé ses objectifs de ventes et de marges pour cette année.
- A l’inverse, Engie (PA:ENGIE) (FR0010208488) ouvrait en repli de 2% sous les 12,50 €, le groupe ayant révisé à la baisse ses objectifs annuels. Son résultat net récurrent est désormais attendu en bas de fourchette.
- A noter également que Renault (PA:RENA) (FR0000131906) s’affichait comme la plus forte baisse du CAC ce matin, en repli de plus de 3% sous les 73 €, le constructeur automobile étant de nouveau pris dans la tourmente du « Dieselgate ».
- Carrefour (PA:CARR) (FR0000120172) était également mal orienté ce matin, en repli de 2% sous les 23 €, le distributeur étant assigné en justice par l’Etat pour pratiques commerciales abusives
Hors CAC maintenant :
- Arkema (PA:AKE) (FR0010313833) progressait de 3% sur un nouveau sommet annuel au-dessus des 88 €. Le chimiste a relevé son objectif de croissance de son EBITDA pour 2016 (désormais attendu en hausse de +9 à +10% contre une fourchette antérieure de +7/9%).
- Lagardère (FR0000130213) était aussi recherché dans les premiers échanges, en hausse de près de 3% à 23,50 €. Le groupe a confirmé ses objectifs 2016 après avoir enregistré un rebond dans sa branche sport durant le 3e trimestre.
A noter que, sur le front de la macroéconomie, on surveillera cet après-midi l’évolution des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis.