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Tout va si bien que la FED n’a pas besoin d’être accommodante !

Publié le 21/12/2018 08:02
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Voilà le genre de petites phrases que Donald Trump va apprécier ! Le président américain a une nouvelle fois mis la pression sur la FED, lui implorant de « sentir le marché ». Mais là, ça sent le roussi.

De son côté, Wall Street espérait que Jerome Powell, à 48 heures de la journée des « 4 sorcières » et à 5 soirées du Réveillon de Noël lui apporterait le champagne, le foie gras et le cuisseau de chevreuil aux morilles. Il ne lui a cependant proposé qu’une carafe d’eau tiède, une misérable rondelle de concombre et une soupe à la grimace en guise de plat de résistance.

La conférence de presse du président de la Réserve fédérale semblait pourtant avoir plutôt bien commencé avec l’annonce d’une réduction des objectifs de hausse des taux directeurs de trois à deux l’an prochain, puis une seule hausse en 2020 (autrement dit, le « taux neutre » se situerait entre 3 et 3,25% sous 18 mois). Las ! Jerome Powell a rapidement semé le doute en évoquant une « incertitude » quant au rythme des futures hausses de taux (pourquoi pas deux au premier semestre 2019 ?) et à la stratégie de réduction du « bilan » de la FED (de l’ordre de – 35Mds$ par mois), laquelle pourrait se poursuivre sur les mêmes bases qu’en 2018… ou ralentir. Il est quoi qu’il en soit demeuré évasif sur cette question et les investisseurs devront attendre encore plusieurs semaines avant d’y voir plus clair.

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Par ailleurs, la FED ne crie pas encore victoire en ce qui concerne le rythme de l’inflation, même si celui-ci est revu en baisse en 2018 (à +1,9%), les salaires continuant à augmenter.
A cet égard, Jerome Powell a ainsi concédé l’émergence de quelques doutes parmi ses collègues concernant le rythme de la croissance de ces prochains mois, avec certains gouverneurs régionaux qui disent avoir décelé des signaux de dégradation conjoncturels, notamment dans le secteur immobilier.

Et en ce qui concerne la supervision et la régulation des banques, il n’est pour l’heure pas prévu de durcir les règles en vigueur.

S’agissant de la hausse de la volatilité et la baisse de Wall Street, la FED juge que la correction n’est pas si brutale et pense qu’elle ne devrait pas avoir d’impact sur l’économie. Pour autant, question brutalité, le démenti que lui a opposé Wall Street est cinglant.

Une correction brutale de Wall Street… n’en déplaise à Jerome Powell et consorts !
Les supports annuels ont en effet volé en éclats sur les 5 principaux indices américains que sont le Dow Jones (-1,5% à 23 323 points), le S&P500 (qui a fait une incursion sous les 2 500 points), le Nasdaq (-2,2% sous les 6 630 points), le Russell 2000 (-2%) et le Dow transport (en recul de 3,15%, soit un plongeon de 21% depuis son zénith des 11.623 points du 15 septembre dernier).

Résultat des courses : ce mois de décembre se révèle le pire mois boursier depuis février 2009 aux Etats-Unis.

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Mais le plus alarmant à mes yeux demeure l’incursion du VIX au-dessus des 26 (25,5 en clôture), c’est-à-dire un pied au-delà de la « frontière du chaos », dans une zone où la volatilité peut devenir incontrôlable et où bon nombre d’opérateurs doivent couper à tout prix leurs positions, réduire de toute urgence les leviers ; et se couvrir en vendant tout ce qui peut l’être.

Interrogé sur les pressions exercées par la Maison Blanche, avec une rafale de tweets de plus en plus véhéments de Donald Trump, Jerome Powell a en outre assuré, une fois de plus, que les considérations politiques n’entraient pas en ligne de compte dans les décisions de la FED.

Force est, il est vrai, de constater qu’il a fait la preuve de l’indépendance de l’institution dont il a la charge en lâchant un très provocateur « la FED n’a pas besoin d’être accommodante » qui, à n’en pas douter, sera accueilli comme une véritable déclaration de guerre dans le Bureau Ovale.

J’attends maintenant avec impatience le prochain tweet de Donald Trump à l’encontre de Jerome Powell et je parie qu’il ne s’agira pas de l’expression de ses meilleurs vœux pour lui et ses collègues de la FED.

A l’approche de la séance des « 4 sorcières », la FED ne pouvait en tout cas réciter une partition plus détestable aux yeux du locataire de la Maison-Blanche et c’est du reste bien comme cela que Wall Street l’a perçu. Et de ce côté de l’Atlantique, le CAC40 lâchait 1,3% vers 10h30, préservant péniblement les 4 700 points, tandis qu’à Francfort le DAX s’enfonçait vers les 10 650 points, ce qui correspond à un repli de 21% depuis les 13 560 points inscrits le 23 janvier dernier et à une perte de plus de 17% depuis le 1er janvier.

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Mais l’aversion au risque ne se traduit pas seulement au travers d’un « VIX » à la frontière du chaos : on observe également une décrue du rendement des T-Bonds américains, avec une rémunération du dix ans en recul de quatre points à 2,78%, un deux ans en baisse de 0,5 point à 2,646% et un cinq ans qui cède 2,7% à 2,627% (ce qui restaure l’inversion de la courbe). Last but not least, le 30 ans a basculé sous le seuil emblématique des 3% à 2,99%, contre 3,068% avant-hier.

N’allez pas imaginer que tout cela va relancer le secteur immobilier. Les investisseurs ont en effet bien compris hier soir que la priorité est à la réduction des leviers sur l’ensemble des actifs financiarisés et au retour au cash !

Enfin, alors que la FED se veut optimiste concernant la croissance et défie ouvertement Donald trump, le « spread » (écart) qui sépare le T-Bond dix ans du deux ans est passé sous les 15 points et une inversion de courbe généralisée – synonyme de scénario récessionniste – pourrait survenir d’ici fin janvier.

Seule consolation pour Donald Trump : si Wall Street coule à pic, il pourra toujours accuser le patron de la FED d’avoir coulé le Titanic, sous les regards amusés de Xi Jinping, de Justin Trudeau, de Vladimir Poutine voire de Mohammed Bin Salmane (« MBS »), prince héritier contraint de suspendre sa guerre au Yémen depuis l’assassinat de Djamal Khashoggi… ce qui est peut-être la seule véritable bonne nouvelle sur la planète depuis trois mois !

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Je suis d’accord avec vous , la seule bonne nouvelle est la fin (esperons le) de la Guerre injuste au Yemen d’une coalition de boufon
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