Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Maintenant que le plan Biden a été approuvé par la Chambre des représentants, nombre de choses vont bouger, souligne Mathieu Lebrun. Les taux longs remontent, l’or et l’eurodollar vacillent… Le spectre du Covid-19 ne planerait-il plus sur la Bourse ?
La vive remontée des taux longs américains avec un rendement du 10 ans (T-Note) au-delà des 1,60% illustre le retour soudain des craintes inflationnistes. Prophétie autoréalisatrice, ou constat objectif d’une économie qui va mieux ?
Entre le plan Biden qui vient d’être approuvé par la Chambre des représentants en fin de semaine dernière, les tendances sur le front de la vaccination dans le monde contre le Covid-19 ou encore – en Europe, cette fois – la levée progressive des restrictions sanitaires qui intervient dans certains pays, nous avons indéniablement du mieux. Ce qui se reflète dans une remontée des rendements (cf. ci-dessous avec la baisse du prix des contrats obligataires, dans le cercle noir, sur les contrats T-Bond, le 30 ans américain).
A ce stade, à l’instar de Jerome Powell de la Fed, les banquiers centraux sont montés au créneau, notamment la BCE.
Christine Lagarde et plusieurs membres de l’institution ont en effet assuré qu’ils surveillaient de près la remontée des rendements obligataires et qu’ils agiraient si besoin. En conséquence de quoi, même si le rendement de nos OAT était repassé en territoire positif en fin de semaine dernière, il n’en demeure pas moins que l’écart de rémunération vis-à-vis des rendements américains risque de brider toute hausse durable de l’eurodollar.
Les institutions au secours des « valeurs refuges » ?
De plus, avec d’un côté une BCE toujours en soutien et, de l’autre, une Fed qui voit les opérateurs de marché ne pas adhérer aux commentaires dovish de Jerome Powell, il en découle une paire eurodollar qui plafonne au-delà des 1,20 $. Et qui risque désormais de mettre à mal sa tendance ascendante de moyen terme (cf. trend line grisée + flèches vertes ci-dessous).
Un dernier mot enfin sur l’or.
La remontée des rendements américains n’a évidemment pas fait les affaires de la relique barbare dernièrement. Avec des cours qui ont lourdement dévissé depuis la rupture des 1770 $ (cf. cercle noir ci-dessous).
Gageons désormais que la zone de support des 1 700 $ permettra aux cours d’amorcer un sursaut haussier…