Donald Trump est en train de plomber sérieusement ce qui était l’une des actions les plus populaires de Wall Street, dont la valorisation boursière a perdu plus de 100 milliards de dollars en l'espace de quelques séances.
Le sulfureux Président est décidément à l’origine de nombreuses secousses qui agitent les marchés depuis le début d’année. Non content de déclarer une guerre commerciale à la Chine, il multiplie désormais les attaques à l’égard du géant mondial de l’e-commerce, pourtant américain, Amazon (NASDAQ:AMZN).
Sur Tweeter, Donald Trump dénonce ainsi les milliards de pertes que ferait subir le groupe de Jeff Bezos au service postal américain. Selon lui, ce dernier perdrait environ 1,5 dollar sur chaque colis livré par Amazon, des pratiques qui doivent cesser, estime-t-il.
"J'ai partagé mes inquiétudes concernant Amazon bien avant l'élection. Il traite notre système postal comme leur livreur, provoquant la fermeture de milliers de commerces et, contrairement aux autres, ne paie pas ou peu d'impôts aux gouvernements locaux ou fédéral, a-t-il chargé sur Twitter (NYSE:TWTR).
Des arguments qui peuvent être contestés. Selon le journal Le Monde, l’entreprise de Seattle collecte depuis un an des taxes sur les ventes dans tous les Etats américains, mais ce ne fut pas souvent pas le cas par le passé, ce qui donnait à la vente en ligne un avantage indéniable, dont se plaignaient les distributeurs traditionnels".
"En outre, certains vendeurs tiers qui utilisent la plate-forme Amazon ne collecteraient toujours pas cette taxe", ajoute le quotidien.
Vers davantage de régulation ?
Donald Trump, qui serait véritablement obsédé par Amazon à en croire le site d'informations Axios, aurait évoqué devant son entourage un changement du régime fiscal dont bénéficie la société, estimant que son essor menace à la fois les petits commerces traditionnels et les centres commerciaux.
Derrière ses tweets et la volonté du président d'encadrer la domination du géant des ventes en ligne, certains y voient des représailles contre le Washington Post, le quotidien racheté il y a cinq ans par le patron d’Amazon.
Et pour cause, le « Post » a révélé de nombreux sujets embarrassants à l’égard de la présidence, dont les soupçons d’ingérence russe. Le quotidien a par ailleurs gagné un prix Pulitzer pour avoir mis en cause la réalité des actions philanthropiques du Président.
100 milliards de capitalisation envolés
S’il reste à l’heure actuelle hypothétique, un éventuel durcissement de la régulation a déjà fait chuter de 15% l’action Amazon depuis ses plus hauts historiques du 13 mars dernier. Hier encore, l’action clôturait en forte baisse de 5,2% à 1.371 dollars.
On rappellera toutefois qu’Amazon avait connu un début d’année boursier exceptionnel. Malgré la forte correction des derniers jours, le distributeur online affiche toujours une performance positive de 17%.
Sur le secondaire, les obligations du groupe affichent davantage de stabilité. Parmi d’autres, l’émission remboursable en 2027, assortie d’un coupon de 3,15%, se traite à l’achat sous le pair à un cours indicatif de 96,66% du nominal.
Libellée par coupures de 2.000 dollars, cette obligation est notée « AA- » chez Standard & Poor’s, dans la qualité des investissement jugés solide par l’agence de notation.