A l’automne dernier, l’entreprise néerlandaise Refresco, plus grand conditionneur européen de boissons non alcoolisées, était rachetée par un consortium formé des fonds d’investissements PAI Partners et British Columbia Investment.
Une acquisition qui avait été réalisée dans le cadre d’une opération de type LBO, de l’anglais Leverage Buy-Out, qui permet pour rappel aux fonds d’investissement de racheter des entreprises par endettement.
En d’autres termes, les fonds apportent une partie de l’argent mais l’essentiel du rachat est financé par l’entreprise rachetée, qui pour cela, s’endette sur le marché obligataire ou bancaire.
L’endettement de l’entreprise rachetée atteignant des niveaux élevés, ces opérations sont généralement considérées comme risquées et donc classées en catégorie spéculative, ce qui explique les niveaux de coupons élevés pour ce type d’obligation.
Comment fonctionne un LBO ?
Pour réaliser ce type de montage juridico-financier, le fonds d’investissement (PAI Partners et British Columbia Investment dans le cas qui nous concerne) crée une holding (Sunshine Mid BV) qui émet de la dette et rachète avec les fonds levés, l'entreprise ciblée (Refresco Group NV).
Les cash-flow et les bénéfices de l’entreprise (Refresco Group NV) serviront par la suite à rembourser son endettement.
Un coupon de 6,50% en euro
Dans le cadre du remboursement d’une facilité de crédit octroyée dans le cadre de l’acquisition, Sunshine Mid BV a émis la semaine passée, un emprunt senior non-sécurisé de 445 millions d’euros, remboursable en 2026.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, l’obligation est assortie d’un coupon fixe de 6,50% et pourra être remboursée de manière anticipée (voir la fiche de l’obligation pour plus de détails).
Précisons encore que cette émission est notée « Caa1 » par Moody’s et « B- » par Standard & Poor’s.
A propos de Refresco
Créé au tournant du siècle dernier, Refresco est spécialisé dans le conditionnement de boissons non alcoolisées (jus de fruits, sodas, thés glacés) pour le compte de distributeurs et de groupes agroalimentaires (Coca Cola, Pepsi, Del Monte, Innocent...).
L’entreprise, qui dispose d’une trentaine de sites d'exploitation, fait office de leader en Europe et aux Etats-Unis, ayant assuré sa croissance à coup d’acquisitions.
Parmi d’autres, épinglons les rachats du français Délifruits en 2002, du britannique Gerber en 2013, de Whitlock Packaging qui lui a ouvert la porte sur le marché américain l’an dernier, ou encore, sa prise de contrôle sur le canadien Colt en juillet dernier, pour 1,25 milliard d'euros, de quoi lui permettre d’augmenter de 70% son chiffre d'affaires.
Désormais à la tête d'un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros, Refresco revendique le titre de premier groupe mondial indépendant du secteur de l'embouteillage. Une place que l'entreprise compte bien conserver sous la houlette de ses nouveaux propriétaires, comme l'avait affiirmé Hans Roelofs lors du rachat du groupe.