Le groupe hôtelier américain vient d’émettre une nouvelle souche obligataire par le biais de Radisson Hotel Holdings, filiale de Radisson Hospitality AB, d’une taille de 250 millions d’euros et échéant dans cinq ans.
Pour attirer les investisseurs, il a dû proposer un coupon de 6,875% qu’il s’engage à verser en rythme semestriel.
Se traitant actuellement sur le secondaire à un cours approximatif de 100,50%, le rendement s’élève en conséquence à 6,76%.
L’obligation, de type sécurisé, est disponible par coupures de 100.000 euros et devrait être notée B1 chez Moody’s et BB- chez Fitch, à chaque fois en catégorie spéculative.
Il est à préciser que l’émetteur dispose de la possibilité de racheter anticipativement ce titre, avec un premier call possible dans deux ans, à 103,438%.
Le produit de l’émission sera utilisé pour rembourser certains emprunts existants ainsi qu’à des fins générales de l’entreprise, y compris pour financer le plan d’exploitation quinquennal de la société, pour effectuer d’autres investissements ou encore pour créer une réserve de liquidités.
Moody’s place l’émetteur en catégorie spéculative
Dans le cadre de ce placement, l’agence de notation Moody’s s’est penché pour la première fois sur la société. Elle attribue à cette émission un rating B1, en catégorie spéculative, assortie d’une perspective stable.
L’agence justifie ce rating par le positionnement bien établi et diversifié de Radisson Hospitality, connu jusqu’il y a peu sous le nom de Rezidor Hotel Group, avec une marque mondiale forte, un modèle d'affaires mêlant propriétés louées, gérées et franchisées et un profil financier modéré.
Elle ajoute que le groupe hôtelier exploite des hôtels sous la bannière d'une gamme de marques mondialement reconnues de Radisson et de marques connexes appartenant à Radisson Hospitality Inc, comprenant un portefeuille de 57 hôtels loués, 206 hôtels gérés et 111 hôtels franchisés. Il bénéficie également d'une bonne diversification géographique de son portefeuille à travers l'Europe, avec une certaine présence au Moyen-Orient et en Afrique.
L’agence de rating nuance toutefois ces éléments positifs par les risques associés au vaste programme de repositionnement de Radisson Hospitality. Elle mentionne ainsi dans son communiqué que « Bien que l'équipe de direction ait de l'expérience dans de tels projets de transformation, les risques d'exécution typiques d'une grande restructuration demeurent ».
Elle ajoute également que la structure de Radisson Hospitality est relativement complexe. Ces deux actionnaires majoritaires, qui représentent près de 70% des actions, sont des sociétés privées détenues à 100% par HNA, un conglomérat chinois qui souhaiterait par ailleurs se défaire de cet investissement. En attendant, la santé financière de ces sociétés privées est inconnue.
Moody’s précise enfin que les liquidités de Radisson Hospitality devraient être solides à la suite de l'émission obligataire proposée mais qu’il aura un flux de trésorerie disponible négatif en 2018 et 2019 en raison d'environ 100 millions d'euros d'investissements au cours de chacune de ces années.
Plus de 200 millions de chiffre d’affaires au premier trimestre
Côté chiffres, Radisson Hospitality a réalisé au terme du premier trimestre de cette année, un chiffre d’affaires de 206,1 millions d’euros, en baisse de 7,3% par rapport à la même période un an plus tôt. Le résultat s’est pour sa part soldé par une perte réduite de 5 millions, contre 7,6 millions sur les trois premiers mois de 2017.
« Au cours du premier trimestre de l'exercice, nous avons eu le défi d'absorber la perte de revenus provenant de la sortie de huit hôtels loués, l'évolution défavorable des taux de change, l'effet du calendrier de Pâques et la priorité de réduire les ventes de chambres à bas prix, ce qui est un élément clé pour augmenter les revenus au cours des prochains trimestres » a commenté Federico J. González, President & CEO dans le communiqué des résultats.
Il ajoute par ailleurs que « nous considérons 2018 comme une année de reprise, et nous nous attendons (toutes choses égales par ailleurs) à un chiffre d'affaires à périmètre et taux de change constants, y compris des rénovations, en hausse de 4% à 5% ».