Un mois d’août difficile pour Essilor (PA:ESSI)
Il est rare d’enregistrer une baisse de près de 10% du titre (Essilor FR0000121667) en un mois. Pourtant, le numéro un mondial de la conception, de la fabrication et de la commercialisation de verres correcteurs et d’instruments d’optique ophtalmique semble sorti de l’orbite des investisseurs et recule même depuis le 1er janvier.
Il faut dire que l’avertissement du 29 juillet pèse toujours… Rappelez-vous, en cette dernière séance du mois de juillet, le groupe avait averti que son chiffre d’affaires 2016 devrait être en hausse de 4,5% contre une croissance attendue de 5%…
Vous pouvez vous demander pourquoi, avec une si faible différence, le titre a plongé. En fait, il faut bien comprendre qu’Essilor est considéré comme un titre défensif, peu habitué aux avertissements. On achète de l’Essilor parce qu’on sait que croissance et forte rentabilité seront au rendez-vous.
Par ailleurs, le titre demeure cher, très cher. Il se paye même en tenant compte de la baisse récente sur un PER de 29. Cela veut dire que la moindre déception se paye cash.
La direction n’a absolument pas le droit à l’erreur. Certes, le groupe impute ces difficultés à une mauvaise saison solaire, mais cela ne suffit pas à rassurer les investisseurs qui ne regardent même plus les 18,9% de rentabilité opérationnelle ou encore le free cash flow de 247 millions d’euros.
Mais Essilor a des ressources et c’est pour cela qu’il me semble que la panne de croissance est assez temporaire. A l’heure où les Français badinaient à la plage, c’est-à-dire mi-août, le groupe a annoncé le rachat de MyOptique Group, un acteur britannique spécialisé dans la vente en ligne dont le chiffre d’affaires atteignait les 57 millions d’euros.
Essilor veut ainsi élargir sa couverture Internet, notamment sur l’Europe Centrale ou la cible était très présente. Il me semble donc qu’il faut attendre encore quelques prises de bénéfice, de l’ordre de 5% à 7%, mais après le titre devrait reprendre le chemin de la croissance.
N’oublions pas que le titre a connu un plus haut sur un an à 125,15 euros… Un niveau d’achat de 103 euros sur la valeur me paraît assez judicieux car nous sommes quand même dans un secteur à forte croissance.
Essilor devrait bénéficier à horizon 2050 d’une cible potentielle de 5 milliards de myopes…
Et le vieillissement inéluctable de la population lui donne également des gisements de croissance et de productivité sur les prochaines années.