La chute des produits pétroliers conjuguée la concurrence exacerbée de l’acier chinois mène Vallourec à durcir son plan de restructuration. OBLIS fait le point.
En quelques mots, Vallourec, dont l’Etat français détient 7% du capital, est un leader mondial des solutions tubulaires destinées principalement aux marchés de l’énergie (pétrole et gaz, énergie électrique) et au secteur de l’industrie (mécanique, automobile, construction, …).
Pour le marché du pétrole et du gaz, le groupe conçoit et développe une ligne complète de produits incluant des tubes sans soudure et des connexions premium, destinés aux opérations de forage, aux tubes pour conduite (pipe-line) et à l’équipement des puits dans les conditions les plus extrêmes.
L'entreprise de Boulogne-Billancourt développe également une large gamme de tubes pour les installations pétrochimiques (raffineries), ainsi que des produits tubulaires destinés à la mécanique (vérins hydrauliques, machines-outils, etc.), à l’automobile, à la construction (stades, autres édifices et structures complexes) et à d’autres industries.
Rattrapé par l’effondrement du baril
Avec la chute des prix du baril, les majors de l’industrie pétrolière cherchent à préserver leur situation financière, en réduisant notamment leurs dépenses d’investissement (exploration et production). Et le moins que l'on puisse dire est que les carnets de commandes de Vallourec s’en ressentent.
Dans ce contexte, le groupe a présenté au mois d’avril un plan de réorganisation, avec à la clé, la suppression de 2.000 postes dans le monde (soit une baisse d'environ 10% de ses effectifs), en vue de réduire ses coûts de 350 millions d'euros sur la période 2015-2016. Vallourec cherche par ailleurs un partenaire pour prendre une participation majoritaire dans son aciérie de Saint-Saulve.
Mais depuis avril, la chute des cours du brut s'est accélérée et la situation s’est considérablement dégradée pour l'entreprise.
"Compte tenu de la situation de nos marchés qui ne cessent de se durcir, avec un prix du baril de pétrole sous les 30 dollars et la très forte baisse des investissements de nos clients, nous devons revoir nos scénarios d'adaptation", a déclaré mardi dernier à l'AFP une porte-parole du groupe.
En d’autres termes, Vallourec va devoir prendre des mesures plus radicales. La présentation des résultats annuels de l’entreprise le 18 février prochain devrait nous en apprendre davantage.
Selon La Tribune, reste à savoir si Vallourec pourra financièrement tenir le choc de cette nouvelle cure d'austérité, ou si il lui faudra se résoudre à procéder à une augmentation de capital. Depuis un an, l’action a perdu plus de 70%.
Rendements obligataires très élevés
Sur le secondaire, les obligations Vallourec évoluent à leurs plus bas historiques. Pour cause, les investisseurs ont revu au fil des mois à la hausse leurs exigences de rendement pour détenir la dette du groupe.
A titre d'exemple, l’obligation 4,25% - 2017 se traite ce mardi aux alentours des 92% du nominal, avec un rendement annuel supérieur à 12%. Cet emprunt de type 'senior non-sécurisé' est noté "BB+" par Standard & Poor's (perspectives négatives).