Mission accomplie pour Noble Group. Le trader asiatique de matières premières a réussi, il y a quelques jours, à décrocher un accord de principe avec 30% de ses créanciers seniors pour une restructuration de sa dette, ce qui lui évite la faillite.
L’opération reste toutefois soumise à l’accord de l’ensemble des parties prenantes, dont les actionnaires existants. Bloomberg évoque un délai pouvant aller jusqu’à cinq mois, pour que la compagnie basée à Hong Kong (mais cotée à Singapour) obtienne le feu vert de tous les intervenants.
Les créanciers prennent le contrôle
Entre-temps, le plan présenté ce 29 janvier prévoit une restructuration de la dette senior existante (composée notamment des obligations à échéance 2018, 2020 et 2022) en une combinaison de nouveaux instruments de dette et d’actions.
Plus précisément, la dette senior actuelle (totale) de 3,45 milliards de dollars sera réduite à 1,655 milliard. En échange, les créanciers recevront 70% des actions d’une nouvelle société à créer, Topco. Cette dernière, une société holding, chapeautera trois grandes divisions, représentant l’ensemble des business et des actifs du groupe. Et c’est au niveau de celle-ci que seront logés les nouveaux titres de dette encore à émettre (pour refinancer la dette résiduelle).
Le management actuel recevra jusqu’à 20% de Topco, en guise d’incitant à rester en fonction.
Les actionnaires existants, dont le fondateur de l’entreprise Richard Elman et le fonds souverain chinois CIC, verront leur participation fondre à 10% de Topco. Mais ils ne sont pas les seuls à payer la lourde addition. Noble Group a en effet l’intention de réduire les 400 millions de dollars d’obligations perpétuelles à une valeur totale pouvant aller jusqu’à 15 millions, soit une réduction de 96,25%.
« Cet accord marque le début de la phase finale de notre restructuration. Il marque aussi la naissance d'un nouveau Noble en tant que groupe ciblé et financé de manière appropriée, pour capitaliser sur la forte croissance du secteur asiatique des matières premières », a commenté Paul Brough, le président de Noble Group, cité dans le communiqué.
« Un mauvais deal »
Noble Group avait annoncé en mai 2017, lors de la publication de ses résultats trimestriels, une revue stratégique de ses activités et des cessions d’actifs. But de l'opération: éviter de sombrer après une tempête de plusieurs mois marquée par des pertes massives et les attaques répétées d'Iceberg Research sur sa comptabilité. Ce dernier n'est pas prêt d'arrêter puisque que le fonds spéculatif a réagiaux dernières mesures, les qualifiant « de mauvais plan de restructuration que les créanciers devraient rejeter ».