Dans la foulée de la crise financière, les banquiers centraux ont été vivement critiqués pour ne pas avoir pris en considération les éléments avancés de « stress » financier qui auraient pu permettre d’anticiper l’imminence de perturbations économiques. Afin de ne plus commettre la même erreur, l’indice de stress financier de la FED de Saint Louis, qui est observé de près par Janet Yellen et les autres membres du FOMC, a été créé. Il s’agit d’un indice composite qui regroupe plusieurs indicateurs (le VIX, les taux de rendement sur les obligations souveraines américaines ou encore l’indice de volatilité du marché obligataire de Merrill Lynch) afin d’avoir un panorama global de l’économie et des marchés. Après la hausse de début d’année, qui reflétait notamment les inquiétudes par rapport à la Chine, bonne nouvelle, l’indice est à son point bas depuis début décembre 2015. Toutefois, il reste encore à un niveau élevé par rapport à il y a un an. Tant qu’il ne chutera pas davantage, la FED ne prendra pas le risque d’enclencher la deuxième salve de hausse des taux. Ce n’est plus tant l’évolution du chômage ou de l’inflation qui va guider à moyen terme la trajectoire de la politique monétaire américaine, c’est clairement de notre point de vue l’évolution des indicateurs de stress financier. Quel message adressent-ils aux marchés ? Il n’y aura pas de hausse de taux demain, et il est tout aussi peu probable qu’il y en ait les 14 et 15 juin prochains.
Les derniers faits marquants :
Baisse surprise de l’indice IFO allemand. Dans le détail, le secteur des services suit une tendance toujours très favorable, ce qui constitue un point positif indéniable. A noter aussi que les attentes, qui permettent de mieux anticiper l’évolution du PIB, sont en hausse pour le deuxième mois consécutif. Pour résumer, un indice pas si mauvais que cela, ce qui explique le faible impact sur l’EURUSD.
Selon les projections, la Banque du Japon devrait contrôler près de la moitié du marché boursier domestique d’ici à 2017. La fuite en avant de la banque centrale se poursuit. On est désormais très loin d’un marché boursier régit par les règles de l’offre et de la demande. Au moins, dans cette perspective, investir sur le Nikkei revêt peu de risques. En effet, la banque centrale va tout faire pour que ses investissements ne se déprécient pas.
Sans surprise, hausse de l’endettement chinois qui a atteint, pour l’ensemble de l’économie, 237% du PIB au premier trimestre. Il s’agit d’un point haut historique. En 2007, l’endettement total était de 148% du PIB.
A suivre aujourd'hui :
Début de la réunion de deux jours du FOMC de la FED qui devrait aboutir à un statu quo monétaire.
Myriade d’indicateurs américains. Le plus important aura trait aux commandes de biens durables qui sont attendues en progression de 1,9% en mars, après une chute de 3% le mois précédent. Une hausse est également prévue pour l’indice immobilier Case-Shiller (+0,75% en un mois), l’indice PMI Services de Markit (52,0 en avril contre 51,3 en mars) et pour l’indice manufacturier de la FED de Richmond (12,0). En revanche, la confiance des consommateurs du Conference Board pourrait légèrement chuter sur un mois, à 95,6 contre 96,2 précédemment.