Maturité, rendement à l’émission, coupure,… nous en savons désormais un peu plus sur les détails de l'emprunt obligataire Bpost, dont le produit servira à refinancer l’acquisition de Radial.
Nous vous annoncions il y a une semaine que l’opérateur postal belge avait programmé une série de roadshows dans plusieurs grandes capitales européennes. Les rencontres avec les investisseurs désormais bouclées, l’emprunt devrait être lancé d’ici peu.
Selon des sources bancaires proches de l’opération, la nouvelle obligation proposée par le premier opérateur postal en Belgique, qui traite quotidiennement 8,6 millions de lettres et 148.000 paquets, aurait une durée de huit ans (remboursable en 2026) et nécessitera une mise de fonds de 100.000 euros.
Le rendement annuel à l’émission devrait s’élever à 1,50%, soit une prime en regard des taux de référence du marché en euro de l’ordre de 90 points de base. Le produit de l’émission servira à rembourser un crédit-pont de 692 millions d’euros, contracté pour financer l'acquisition de la société américaine d'e-commerce Radial.
De type senior non-sécurisée, l’obligation devrait par ailleurs bénéficier d’un rating de très bonne qualité, l’agence de notation Standard & Poor’s, pour ne citer qu’elle, lui ayant attribué il y a quelques jours une note provisoire « A ».
L'action sous pression
Commentant cette notation de Standard & Poor's, Koen Van Gerven, patron contesté de l'entreprise, a souligné qu’elle permettrait de refinancer, dans les meilleures conditions, l'acquisition de Radial sur le marché des capitaux.
Bpost a réalisé l’acquisition de la société américaine en octobre 2017 pour une valeur d’entreprise de 820 millions de dollars. Basée en Pennsylvanie, Radial fournit des solutions logistiques et technologiques dédiées au commerce électronique (e-commerce).
Outre le fait que le prix d'acquisition a été jugé trop élevé par les observateurs, et dernièrement par Van Gerven himself, la nouvelle filiale du groupe belge tarde à délivrer ses promesses, forçant la direction à modérer ses prévisions de résultats d’exploitation d'ici à 2022, entrainant au passage une déconvenue boursière Bpost.
Il y a quelques jours, lors d’un « capital markets day », Koen Van Gerven annonçait ainsi tabler sur un bénéfice d’exploitation annuel compris entre 390 et 440 millions d’euros, largement inférieur aux attentes des analystes et qui signifie peu ou pas de croissance pour les quatre années à venir, soulignait L’Echo dans son édition de ce mardi.
Le quotidien belge ajoutait que "le nouveau plan stratégique présenté par Bpost dépendait, en partie, de facteurs externes sur lesquels le groupe n’a que peu de prise. Van Gerven s’attend à ce que le volume de courrier baisse de 7% cette année, contre 5,8% l’an dernier. D’ici 2022, il table sur une contraction de 9%. Il existe une probabilité de voir cette baisse de volume être encore adaptée en cours de route".
Une chose est sûre, Koen Van Gerven n’a pas réussi à rassurer les marchés, certains estimant même qu'il ne serait plus la personne adéquate pour rétablir la confiance dans le groupe. Ce mercredi, l’action baissait encore pour atteindre un nouveau plancher historique de 12,9 euros, soit plus de 10% en dessous du prix d’introduction lors de son entrée en Bourse en 2013.
Depuis le 1er janvier, Bpost a par ailleurs vu sa valorisation boursière chuter de 50%, ramenée sous les trois milliards d’euros.