Le groupe Volkswagen (DE:VOWG_p) a annoncé mardi des objectifs renforcés et ambitieux dans la mobilité propre, en mettant résolument le cap sur les véhicules électriques. Une manière pour le constructeur automobile allemand de tourner la page du scandale des fraudes aux émissions polluantes.
70 modèles de véhicules électriques
Le groupe de Wolfsburg prévoit de lancer près de 70 nouveaux modèles électriques sur 10 ans au lieu des 50 prévus précédemment. Résultat : les prévisions en termes de véhicules construits sur les plateformes électriques du groupe au cours des dix prochaines années passent de 15 millions à 22 millions. Des objectifs clairement ambitieux puisqu’à titre de comparaison le premier constructeur automobile américain General Motors (NYSE:GM) vise la vente de 1 million de véhicules électriques par an d’ici à 2026.
Pour favoriser le développement de l’électromobilité, Volkswagen va installer 400 stations de charge rapide le long des principales routes et autoroutes européennes d’ici à 2020.
En parallèle, Volkswagen espère devenir un constructeur "CO2-neutre" d’ici à 2050 dans tous les secteurs, de la flotte de véhicules à la production, en passant par les services périphériques comme l’administration, a-t-il précisé.
Le groupe aux 12 marques (Audi, Bentley, Seat, Skoda...) a ajouté par ailleurs être en discussions avancées avec Ford (NYSE:F) pour travailler sur des dossiers communs, notamment les véhicules autonomes.
"Volkswagen va changer radicalement"
"Volkswagen va changer radicalement. Nous assumons notre responsabilité vis-à-vis des principales tendances de l'avenir, notamment en ce qui concerne la protection du climat. Nous positionnons Volkswagen dans le créneau de l'e-mobilité comme nul autre constructeur au monde", a déclaré Herbert Diess, le CEO du groupe allemand. Il a toutefois prévenu que cette mutation entraînerait des suppressions de postes, la construction d’une voiture électrique nécessitant environ 30% moins d’efforts qu’une voiture à moteur à combustion.
Selon un communiqué, le groupe Volkswagen a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires de 235,8 milliards d'euros (+2,7% en glissement annuel) et un bénéfice net de 12,15 milliards (+6%), à l'issue d'un exercice marqué par le coût du scandale du "dieselgate" et le passage aux nouvelles normes antipollution WLTP. Les investissements pour la voiture électrique et pour les véhicules autonomes ont également pesé sur les comptes et la rentabilité. Le résultat net est toutefois supérieur aux 11,9 milliards attendus par les analystes du consensus Factset.
La compagnie a confirmé ses prévisions de résultats pour cette année, précisant qu’elle prévoyait une hausse de son chiffre d’affaires pouvant aller jusqu’à 5% et une rentabilité opérationnelle comprise entre 6,5% et 7,5%.
Des obligations par coupures de 1.000 euros
Nul doute que le constructeur sollicitera le marché obligataire pour financer ses projets et ses investissements. Actuellement, le groupe Volkswagen est déjà présent, en direct ou via ses différentes structures de financement, à travers un certain nombre d'emprunts.
Il y a par exemple cette obligation Volkswagen Financial Services AG à échéance 16 octobre 2026 au coupon de 2,25%. Libellée par coupures de 1.000 euros, l’obligation se traite à 100,99% du nominal, correspondant à un rendement de 2,11%. Son rating est "BBB+" chez Standard & Poor’s. Filiale à 100 % de Volkswagen AG, Volkswagen Financial Services AG organise et coordonne les activités de services financiers du Groupe Volkswagen.
Une autre filiale, Volkswagen International Finance est présente sur le segment des emprunts perpétuels. L’obligation, au cours actuel de 93,44% et au coupon de 3,5%, affiche un rendement de 4,26% jusqu’au prochain call fixé au 20/03/2030. A cette date, si l’émetteur n’exerce pas son option de remboursement anticipé, au prix fixé de 100% du nominal, le coupon deviendra alors variable, basé sur le taux swap à 15 ans augmenté de 3,06%. L'emprunt est noté "BBB-" chez Standard & Poor’s, dans la catégorie "Investment grade".