Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Alors que Wall Street marque le pas, les places européennes résistent bien ! Une bonne nouvelle pour les investisseurs du Vieux Continent et pour la monnaie unique.
Wall Street a été victime d’un nouveau trou d’air vendredi à la mi-séance et il a de nouveau fallu que les « sherpas » se mobilisent pour que la vague de prises de bénéfices ne se transforme pas en une spirale baissière incontrôlable. Une désagréable piqûre de rappel de la séquence des 3 et 4 septembre, mais qui ne saurait constituer le vaccin miracle contre une inversion de polarité des valeurs technologiques à court, moyen ou long terme.
Pour qui ne passe pas sa journée le nez dans ses graphiques, cette ultime séance de la semaine semblerait des plus anodines avec un S&P500 qui a clôturé sur une hausse symbolique de 0,05%, tandis que le Dow Jones s’est adjugé près de 0,5%.
Le Nasdaq n’a de son côté finalement cédé qu’un peu moins de 0,6% après avoir chuté de 1,6% à la mi-séance, pour ainsi clôturer une poignée de points au-dessus de son plancher du mardi 8 septembre et préserver son support de court terme.
Les optimistes auront salué l’apparition d’un support potentiel à cinq jours de la séance des « 4 sorcières » qui pourrait consacrer un gain trimestriel de l’ordre de 9 à 10%. Les pessimistes souligneront quant à eux la lourdeur de la perte hebdomadaire, supérieure à 4% pour la deuxième semaine consécutive.
Moins de turbulences sur l’Eurodollar ?
De ce côté de l’Atlantique en revanche, la résilience du CAC40 (+1,4% en hebdomadaire) et de l’Euro Stoxx50 (+1,6%) pourrait traduire l’amorce d’une rotation sectorielle après l’hyperpolarisation de la fin août sur une douzaine de poids lourds du Nasdaq100 qui s’est traduite par un ramassage systématique des capitalisations supérieures à 250Mds$. Cette réduction de plus de 10% de l’écart annuel entre le Nasdaq d’une part, et le CAC40 et l’Euro Stoxx50 d’autre part, en l’espace de sept séances, constitue en tout cas une excellente nouvelle pour les investisseurs européens, surtout si les turbulences monétaires (une trop grande volatilité de la parité Eurodollar notamment) devaient être écartées pour quelques semaines.
A cet égard, si la BCE a confirmé ne pas souhaiter fixer d’objectif algébrique, sa présidente Christine Lagarde a clairement signifié vouloir défendre le seuil des 1,20 $. Tout le monde sait en effet qu’au-delà de celui-ci, la monnaie unique sortirait d’une tendance baissière décennale pour s’engager dans une tendance haussière à moyen terme avec en ligne de mire les 1,25 face au billet vert, et de nouveaux records face au yuan, monnaie nationale de notre principal fournisseur de biens de consommation et concurrent à l’export.
Au bout du compte, le renchérissement de l’euro freinerait de façon quasi-symétrique la remontée de l’inflation, rendant l’objectif des 2% encore plus inatteignable. Une excuse parfaite pour muscler son PPE au-delà des 1 350Mds€.