Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Une fois n’est pas coutume, le point hebdomadaire consacré au CAC40 est reporté à lundi et je vous propose en cette fin de semaine un point de marché consacré aux marchés actions américains et à leur perspectives.
Un état des lieux relativement simple, pour la bonne raison que les trois principaux indices outre-Atlantique que sont le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P500 sont exactement dans la même configuration graphique. Avec les mêmes caractéristiques techniques, les mêmes enjeux et sensiblement les mêmes potentiels.
Une configuration qui pourrait paraître étonnante de prime abord, leur composition et leur mode de calcul étant très différents.
Le Nasdaq Composite rassemble ainsi plusieurs milliers de valeurs, avec une forte pondération pour le secteur technologique, et le poids de chaque action dans le calcul de cet indice dépend du montant de sa capitalisation. Concernant le Dow Jones, il convient de rappeler qu’il ne regroupe que trente valeurs et que leur capitalisation n’a pas d’importance pour son calcul.
Dès lors, par quel « miracle » est-il possible que des indices aussi différents aient peu ou prou le même comportement ? Par la magie des algorithmes, pardi !
La magie des algorithmes
Je rappelle que les algorithmes interviennent sur les marchés de la même manière et selon les mêmes modes de programmation. Ils représentent par ailleurs quelque 80% des transactions sur les marchés américains. Disons que c’est un peu comme si un coiffeur coupait les cheveux de tous ses clients de la même façon et suivant la même technique. Le résultat est prévisible : tout le monde a le même look !
Autre phénomène : l’utilisation de plus en plus intensive des trackers (ETF) et autres outils de gestion qui représentent désormais plus de 40% des transactions sur les marchés, et qui sont eux-mêmes abondamment « travaillés » par les algorithmes.
Dans ce contexte, c’est bonnet blanc et blanc bonnet pour notre trio…
Les trois graphiques que je vous soumets ce vendredi reprennent un historique de long terme, mais sont exprimés en bougies hebdomadaires.
Pourquoi en bougies hebdomadaires ? Parce que si des résistances de long terme (mensuelles) en passe d’être touchées ou même d’être franchies devaient donner lieu à une consolidation, le premier signal de retournement proviendra de l’unité de temps inférieure.
Et pour suivre le mouvement et donner le tempo, j’ai opté pour un indicateur d’inertie, en l’occurrence un Stochastic momentum index (SMI) qui se retournera ou non au contact des résistances et donnera le « la » pour prendre position en fonction de son signal.
En l’état actuel, le Dow Jones, le Nasdaq Composite et le S&P500 sont à moins de 3% de leurs plus hauts historiques, lesquels correspondent à des résistances et à des reports d’amplitude algorithmiques. Ces derniers sont représentés par des flèches verticales séparant les niveaux de support et de résistance par une distance (amplitude) équivalente.
Le S&P500 pourrait reculer vers les 2 650 points…
Techniquement, le SMI est pour sa part en zone de surachat fort (les pastilles oranges ci-dessous), mais dans l’hypothèse où cet indicateur (ou l’indicateur alternatif que vous aurez choisi) devait délivrer un signal baissier, il sera alors fortement probable que les indices entament une consolidation en vue hebdomadaire.
Dans le détail, s’agissant du S&P500, la zone de résistance « R » se situe vers les 2 950 points. En outre, l’indice est en train de faire un pull back sur l’ancien support (devenu résistance) du canal vert.
Ces deux résistances se regroupent dans la zone de la pastille orange, un niveau particulièrement sensible, sur lequel les prix devraient « répondre » et a priori fort difficile à passer, sauf intervention des banques centrales.
Maintenant, en cas de signal du SMI, le premier support se situe dans la région des 2 650 points, soit un potentiel baissier de l’ordre de 10%. Il s’agit du support intermédiaire « S.I ».
et le Dow Jones vers les 23 500 points
Du côté du Dow Jones maintenant, nous avons d’une part une résistance horizontale « R » et d’autre part un contact avec l’ancien support de tendance haussière, qui a été cassé et est devenu résistance (sa prolongation est en rouge sur le graphique ci-dessous).
Les deux résistances obliques et horizontales se regroupent avec un même timing et sur des niveaux identiques (la pastille orange) et le SMI est là aussi en zone de surachat.
En cas de signal baissier, le premier support intermédiaire (le segment bleu) se trouve vers les 25 000 points, le second étant le support « S » autour des 23 500 points (c’est-à-dire environ 10% plus bas).
Enfin, pour le Nasdaq Composite, la résistance « R » se situe vers les 8 000 points, le SMI est en zone de surachat et le support « S » se situe autour des 7 000 points, avec là aussi un potentiel baissier de l’ordre de 10%.
Nous sommes donc à moins de 3% des points d’impact sur des zones de résistances majeures et pour un investisseur de moyen terme, un indicateur comme le SMI donnera sans doute de très bons signaux.
Soyez attentifs !
En vous souhaitant un excellent week-end,
Gilles