La semaine passée n’a pas déçu. En effet, elle a permis aux investisseurs d’avoir un peu plus de visibilité concernant les évènements à venir des prochaines semaines, ce qui s’est répercuté directement sur le CAC 40 qui est (enfin !) sorti de sa torpeur. Les prises de bénéfices qui ont eu lieu vendredi après-midi étaient attendues et logiques après trois séances consécutives de progression. Mario Draghi a donné rendez-vous en décembre prochain, préparant le terrain à de nouvelles mesures. Par ailleurs, le risque politique s’est complètement dissipé à la faveur du troisième débat de l’élection présidentielle américaine qui a permis de conforter l’avance de la candidate démocrate. Il ne fait désormais plus de doutes qu’Hillary Clinton va succéder à Barack Obama. La baisse continue du yuan chinois, qui pourrait pourtant avoir des implications globales majeures, ne semble pas être un sujet de préoccupation pour les investisseurs. Dans un sens, la dépréciation actuelle n’est pas surprenante, les autorités chinoises profitant du vide politique aux Etats-Unis en cette période d’élection pour influer davantage sur leur monnaie. L’enjeu cette semaine pour le CAC 40 sera de s’échapper de la zone des 4550/60 points afin d’envisager une extension de la hausse vers les 4600 points qui est l’objectif de nombreux investisseurs.
Les derniers faits marquants :
Sur le marché des changes, l’EURUSD a fini la semaine dernière en baisse, à un plus bas depuis le Brexit, sous l’effet des propos provoqués par Mario Draghi concernant le prolongement possible du QE au-delà de mars prochain. Du point de vue technique, la paire a cassé le support des 1.0910/40, ce qui permet d’envisager une poursuite du repli en direction de 1,08. Il est toutefois peu probable que la dépréciation perdure étant donné que le mouvement manque de catalyseur. En effet, en prenant du recul, dans l’immédiat, la BCE n’a strictement rien annoncé de nouveau.
Forte divergence au niveau du marché de l’immobilier en Europe. Depuis l’éclatement de la crise financière, les prix en Suède ont augmenté de 60%, faisant craindre l’apparition d’une bulle spéculative en grande partie liée à la politique monétaire menée par la banque centrale. En revanche, en Espagne, le marché est loin d’avoir retrouvé ses pics, les prix étant en baisse de 30% par rapport à 2007. Enfin, pas de crise de l’immobilier aux Pays-Bas puisque les prix ont enregistré récemment la plus forte augmentation en l’espace de 14 ans.
Au Japon, pour relancer l’économie, le régulateur bancaire, la FSA, a appelé les banques commerciales à prendre plus de risques dans leurs pratiques de prêts, afin notamment d’offrir un accès au crédit plus aisé aux profils risqués. L’idée est d’accompagner les mesures de stimulus monétaire et fiscal afin d’étoffer l’inflation et d’accroître l’investissement des entreprises. Pour que cela soit complètement efficace, il faudra certainement contraindre les banques à changer leurs habitudes en envisageant des pénalités financières.
A suivre aujourd'hui :
Aujourd’hui, le principal point d’ancrage du marché sera la publication des indicateurs PMI en zone euro, spécifiquement pour la France et l’Allemagne. On s’attend toujours au maintien d’une nette divergence entre les deux pays. Les estimations de croissance sont plutôt positives pour l’Allemagne cette année alors que la France devrait continuer d’expérimenter une croissance molle.
Sur le front obligataire, les gouvernements français et américain vont emprunter à courte échéance. La France va encore profiter pleinement de la politique monétaire de Mario Draghi et devrait bénéficier de taux négatifs. Pour les Etats-Unis, les taux devraient être en territoire positif mais toujours à des niveaux relativement bas.