La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, doutant d'une éventuelle intervention de la Réserve fédérale américaine pour stimuler l'économie américaine, et déçue par une série d'indicateurs mondiaux: le Dow Jones a cédé 0,88% et le Nasdaq 0,66%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a lâché 115,30 points à 13.057,46 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 20,27 points à 3.053,40 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a glissé de 0,81% (-11,41 points à 1.402,08 points).
Au lendemain de la publication des minutes d'une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans lesquelles les courtiers ont pu découvrir que les dirigeants de la Fed n'excluaient pas d'augmenter "sous peu" leur soutien à l'économie américaine, Wall Street est restée ancrée dans le rouge.
"Le S&P 500 a terminé à peine au-dessus des 1.300 points", alors qu'il s'était approché d'un niveau plus vu en 4 ans mardi, a constaté Peter Cardillo, de Rockwell Global Security.
Pour Chris Low, de FTN Financial, "des commentaires tenus (dans la matinée sur la chaîne CNBC) par le président James Bullard (de l'antenne de St Louis) de la Fed, qui relativisaient la portée des minutes" du fait de signes d'amélioration de l'économie américaine depuis leur publication, ont participé à l'humeur maussade du marché.
Par ailleurs, les opérateurs ont digéré une série de statistiques préoccupantes pour la croissance mondiale.
Aux Etats-Unis, le net rebond des ventes de maisons individuelles en juillet n'a pas permis d'occulter des "nouvelles inscriptions au chômage supérieures aux attentes des économistes", selon les experts de Charles Schwab.
"Cela montre que le marché de l'emploi est toujours en peine", a pointé M. Cardillo.
En Chine, "l'indice PMI des directeurs d'achat en Chine a déçu en atteignant (...) un plus bas en neuf mois", ont noté les experts de Barclays.
En Europe, selon une première estimation de l'indice européen PMI publiée jeudi, l'activité du secteur privé dans la zone euro s'est encore contractée en août, pour le septième mois consécutif, signe d'une probable récession au troisième trimestre.
Hewlett Packard a plongé de 8,15% à 17,64 dollars après avoir annoncé mercredi l'une des plus grosses pertes trimestrielles de son histoire, de 8,9 milliards de dollars au troisième trimestre de son exercice décalé 2011/12, et une baisse de sa prévision de résultat annuel.
A sa suite, le secteur technologique a fini nettement dans le rouge: Apple a cédé 0,93% à 662,63 dollars, Microsoft 0,93% à 30,25 dollars, Dell s'est enfoncé de 3,77% à 11,24 dollars, Google de 0,06% à 676,80 dollars.
Le géant communautaire Facebook est resté quasi stable (+0,1% à 19,44 dollars). Le réseau social a dévoilé jeudi une nouvelle application destinée à améliorer l'accès à son réseau depuis les téléphones iPhone ou les tablettes iPad d'Apple. Il s'est également doté d'une nouvelle fonctionnalité lui permettant de proposer des publicités plus ciblées à ses membres.
Les bancaires ont terminé dans le rouge: Bank of America a reculé de 0,85% à 8,15 dollars, Goldman Sachs de 0,56% à 104,08 dollars, JPMorgan Chase a glissé de 1,59% à 37,23 dollars, Citigroup de 2,97% à 29,58 dollars et Wells Fargo de 0,76% à 33,92 dollars.
Le distributeur américain d'électronique grand public en difficultés Best Buy a pris 1,64% à 18,01 dollars, alors que des rumeurs circulaient sur une reprise des discussions entre le groupe et son fondateur, l'homme d'affaires Richard Schulze, qui avait annoncé au début du mois sa volonté de racheter l'entreprise mais qui n'a pas réussi jusqu'ici à trouver un accord avec la direction.
Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,666% contre 1,719% mercredi et celui à 30 ans, à 2,780% contre 2,825%.