La Chine développe ses investissements en Europe avec l'annonce à Budapest par le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, de l'achat d'obligations d'Etat hongroises et d'un crédit d'un milliard d'euros à la Hongrie sur fond de crise de l'euro et des finances publiques de nombre de pays du continent.
Dès le début de sa deuxième tournée européenne à neuf mois d'intervalle, Pékin a ainsi confirmé son intérêt pour l'Europe, après avoir déjà fortement investi en Afrique, dans les Amériques, y compris aux Etats-Unis, ou encore en Australie.
Wen Jiabao a entamé à Budapest sa deuxième tournée en Europe, son périple précédent l'ayant mené en Grèce, Italie et Turquie, alors que, cette fois, après Budapest, il se rendra aussi à Londres puis à Berlin.
Au cours d'une conférence de presse commune avec le chef du gouvernement hongrois, Viktor Orban, il s'est toutefois gardé de chiffrer le montant des obligations d'Etat hongroises que Pékin est disposé à acquérir.
La Chine est prête à acheter des obligations de l'Etat hongrois "pour un certain montant", s'est-il borné à déclarer. De plus, Pékin accordera un crédit d'un milliard d'euros à la Hongrie par le biais de la Banque de développement nationale chinoise pour faire avancer des projets communs, a-t-il ajouté.
Cette annonce du Premier ministre chinois traduit la nette montée en puissance des investissements chinois en Europe, notamment après les investissements déjà opérés en Grèce et en Pologne.
Concernant l'achat d'obligations hongroises, Viktor Orban a indiqué avoir reçu "une aide historique" de la Chine et qu'il voyait désormais "assuré" le financement de la Hongrie, au moins "à moyen terme", bien que la Hongrie puisse s'autofinancer sur les marchés.
Il a également indiqué que la Hongrie avait conclu un "accord nouveau et de grande importance" avec la Chine, comprenant une douzaine de projets industriels et d'infrastructures, et a souligné que la Chine avait choisi la Hongrie pour devenir sa "plate-forme logistique".
Parmi les projets évoqués figurent une coopération dans le domaine chimique entre le groupe hongrois Borsodchem et Bank of China, ainsi que d'une entente stratégique sur la création du centre de distribution européen du groupe chinois informatique Huawei.
Et, à Szolnok, à 100 km à l'est de Budapest, la Chine veut construire une usine d'acide citrique d'une capacité de 60.000 tonnes/an, tandis que le groupe chinois Canyi veut créer un centre de production européen de lampes, dont la localisation n'est pas encore précisée.
Enfin, la création d'un Conseil bilatéral d'affaires sera aussi mis sur pied.
A côté de projets précis, les deux pays ont également signé des accords plus généraux sur le développement des transports, sur la promotion des investissements et sur la création de plusieurs centres culturels.
Wen Jiabao est arrivé vendredi à Budapest, où il a souligné qu'il était le premier chef de gouvernement chinois à rendre visite aux Magyars depuis 24 ans.
Vendredi, il a participé à une réception culturelle à la Faculté des Lettres de Budapest, organisée par l'Institut confucéen. Il rencontre encore samedi après-midi le président de la République, Pal Schmitt, ainsi que le président du parlement, Laszlo Kövér.
Wen Jiabao est arrivé en Hongrie avec une délégation comprenant 300 hommes d'affaires ainsi qu'environ 110 journalistes.