👀 A surveiller : Les actions les PLUS sous-évaluées à acheter maintenantVoir actions sous-évaluées

Accord à l'Opep sur une modeste hausse de la production

Publié le 22/06/2018 19:46
© Reuters. ACCORD À L'OPEP SUR UNE MODESTE HAUSSE DE LA PRODUCTION
LCO
-
CL
-

par Rania El Gamal, Alex Lawler et Shadia Nasralla

VIENNE (Reuters) - L'Opep a conclu vendredi un accord prévoyant un modeste relèvement de la production de pétrole à compter de juillet, mais cet accord ne devrait pas être suffisant pour compenser la baisse attendue des exportations du Venezuela et de l'Iran.

Les marchés ont été déstabilisés par le manque de clarté concernant les objectifs visés de hausse de la production et les cours du baril de brut ont gagné jusqu'à 3%.

"J'espère que l'Opep va augmenter sensiblement la production. Il faut faire baisser les prix!" a écrit le président américain Donald Trump dans un tweet moins d'une heure après l'annonce de la décision de l'Opep.

De grands consommateurs de pétrole comme les Etats-Unis, la Chine et l'Inde appellent à une hausse des quotas de production afin de faire baisser les prix et éviter le risque d'une pénurie qui pourrait affecter la croissance de l'économie mondiale.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé dans un communiqué un retour au respect à 100% de l'accord de réduction de la production signé l'an dernier mais n'a donné aucun chiffre concret sur le relèvement prévu.

L'Arabie saoudite a dit que le cartel et ses alliés, y compris la Russie, dit Opep+, s'étaient entendus sur une augmentation d'environ un million de barils par jour (bpj) de la production, représentant environ 1% de l'offre mondiale.

Ce relèvement de la production est nominal. L'augmentation réelle devrait être plus limitée dans la mesure où plusieurs pays, qui ont récemment produit moins de pétrole que prévu, auront du mal à retrouver leurs quotas de production tandis que d'autres ne seront pas autorisés à combler l'écart.

Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a précisé que la production augmenterait en fait de moins de 700.000 bpj. L'Irak a dit que la hausse effective serait d'environ 770.000 bpj. Cet accord équivaut à un feu vert tacite donné à l'Arabie saoudite pour dépasser son quota, dans la mesure où le cartel n'a pas fixé de nouveaux quotas par chacun des 14 pays membres.

L'IRAN REFUSE DE CÉDER À LA PRESSION US

L'Iran, troisième producteur de l'Opep, avait invité le cartel à ne pas céder à la pression de Trump pour augmenter les extractions, soulignant que les sanctions de Washington étaient à l'origine de la récente hausse des cours du pétrole.

La Maison blanche a imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran en mai et les experts estiment que la production iranienne diminuera d'un tiers d'ici la fin de l'année. Un accord sur une hausse des pompages n'est donc d'aucune utilité pour Téhéran, à l'inverse de Ryad.

Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, semble cependant avoir convaincu son homologue iranien Bijan Zanganeh de soutenir la proposition d'un relèvement des extractions quelques heures avant la réunion de l'Opep de vendredi.

L'an dernier, l'Opep et ses alliés ont signé un accord dit Opep+, réduisant la production cumulée des participants de 1,8 million de barils par jour pour désengorger le marché mondial.

Cet accord a contribué à faire remonter le cours du Brent autour de 73 dollars le baril contre 27 dollars en 2016.

Mais les perturbations survenues au Venezuela, en Libye et en Angola ont retiré du marché environ 2,8 millions de bpj ces derniers mois.

L'accord conclu vendredi avait déjà été largement intégré dans les cours et a été jugé insuffisant.

"Ce sera suffisant pour le moment mais pas assez pour le quatrième trimestre pour faire face à une baisse des exportations iraniennes et vénézuéliennes", a déclaré Gary Ross, directeur d'études sur le pétrole chez S&P Global.

"Il n'y a pas beaucoup de capacités inutilisées dans le monde: si nous perdons un million de bpj de production du Venezuela et de l'Iran au quatrième trimestre, d'où viendront tous ces barils? s'est-il interrogé. "Nous sommes partis pour avoir des prix élevés pendant plus longtemps."

RISQUE DE PÉNURIE

Khalid al Falih a noté que le monde pourrait être confronté à un déficit d'approvisionnement pouvant atteindre 1,8 million de bpj dans la deuxième moitié de 2018 et que la responsabilité de l'Opep était de répondre aux inquiétudes des consommateurs.

"Nous voulons éviter la pénurie et la contraction que nous avons constatées en 2007-2008", a-t-il déclaré, faisant référence à la période où le baril était monté jusqu'à près de 150 dollars.

L'accord de l'Opep est basé sur l'idée de revenir au respect à 100% des quotas fixés, alors que la production des pays participants est actuellement supérieure de 40-50% à ces objectifs, pour compenser notamment les perturbations de la production au Venezuela, en Libye et en Angola.

Selon Bijan Zanganeh, si l'Opep revenait à un respect à 100% des quotas, le cartel n'augmenterait plus sa production que d'environ 460.000 bpj. L'Iran s'est opposé à ce que les membres disposant de capacités supplémentaires comme l'Arabie saoudite comblent l'écart de production du Venezuela.

"Tant l'Arabie saoudite que l'Iran peuvent montrer qu'ils ont gagné", a conclu un délégué de l'Opep.

© Reuters. ACCORD À L'OPEP SUR UNE MODESTE HAUSSE DE LA PRODUCTION

Les producteurs Opep et non-Opep doivent se réunir samedi pour fixer les derniers détails de l'accord, puis en septembre pour faire le point. La prochaine réunion formelle de l'Opep est prévue le 3 décembre.

(Avec les contributions d'Ahmad Ghaddar, Ernest Scheyder et Vladimir Soldatkine, Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés