Le taux de chômage en France devrait baisser de 0,4 point d'ici à fin 2016, pour s'établir à 9,5% de la population active en métropole et à 9,8% en incluant l'Outre-mer, selon des prévisions de l'Insee publiées jeudi.
L'indicateur, qui s'est stabilisé à 9,9% au 1er trimestre en métropole, baisserait à 9,8% au 2e trimestre, à 9,6% au 3e trimestre et à 9,5% en fin d'année, selon l'Institut national de la statistique. Avec l'Outre-mer, le taux passerait de 10,2% à 10,1% au 2e trimestre, 9,9% au 3e trimestre et 9,8% en fin d'année.
Cette baisse, d'une ampleur inédite depuis 2007, découlerait d'une accélération des créations d'emplois salariés dans le secteur marchand (+139.000 postes), à la faveur d'une croissance en hausse (+1,6% attendu en 2016, après 1,2% en 2015).
Mais le recul du chômage serait aussi dû au plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi, dont les bénéficiaires ne seront plus considérés comme des chômeurs. Ce plan ferait diminuer artificiellement le taux de 0,1 point, soit un quart de la baisse anticipée.
Les prévisions sont toutefois sujettes à de forts aléas, notamment le saut dans l'inconnu que représenterait une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
L'emploi privé bénéficierait en 2016 "de l’accélération de l'activité", si elle se confirme, mais aussi "des mesures successives pour enrichir la croissance en emplois", analyse l'Insee, qui cite le Crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice), le Pacte de responsabilité et le récent plan d'urgence pour l'emploi.
Selon les calculs de l'Institut, le Cice et le Pacte devraient permettre un surplus de 55.000 emplois, tandis que la nouvelle aide à l'embauche pour les PME, entrée en vigueur en début d'année, créerait environ 40.000 postes, "essentiellement concentrés sur le second semestre".
Mais, selon l'Insee, ce dernier dispositif, qui coûterait "2,5 milliards d'euros répartis entre 2016 et 2018", entraînera aussi un fort effet "d'aubaine" puisqu'il devrait concerner un million d'embauches, dont "la majorité auraient été réalisées de toute façon".
En 2016, l'emploi privé serait tiré par le secteur tertiaire (+158.000) et par l'intérim (+18.000), "qui profitera au 2e trimestre des recrutements réalisés dans le cadre de l'Euro 2016 de football". La construction devrait, quant à elle, stopper l'hémorragie (-4.000 postes), après les quelque 200.000 destructions observées depuis la crise de 2008.
Contrairement au secteur privé, les créations d'emplois non marchands devraient "ralentir" (+38.000, après +47.000 en 2015), du fait de "la contraction du nombre d'emplois d'avenir", prévient l'Insee.
Au total, tous secteurs confondus (marchand, non marchand, agricole et non salarié), l'emploi devrait augmenter de 210.000 postes en 2016.