Le CEA va céder une nouvelle tranche de sa participation majoritaire dans Areva à l'Etat français, selon un arrêté ministériel publié vendredi au Journal officiel, une opération qui maintient le groupe nucléaire coté, à 86,52% dans le giron public.
"Le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) est autorisé à céder à l'Etat 27.412.875 actions Areva, représentant 7,15% du capital de la société Areva, pour un prix de cession égal à 334.300.010,63 euros", indique l'arrêté des ministres des Finances et de l'Economie. Soit 12,19 euros l'action, alors que le titre du groupe en difficulté perdait 1,50% à 8,91 euros vendredi vers 16H25 (15H25 GMT) à la Bourse de Paris.
La date de l'opération n'a pas été précisée.
Cette revente de parts à l'État n'est pas une première pour le CEA, qui avait déjà cédé 7,35% d'Areva en 2013, et un peu plus de 4% l'année précédente, ramenant sa participation à la fin 2013 à 61,52%, contre 21,68% détenus en direct par l'Etat français.
Le Commissariat à l'énergie atomique a en effet besoin de liquidités pour financer le démantèlement de ses anciennes installations nucléaires de recherche, qui comprennent notamment des réacteurs expérimentaux, et cède de temps en temps des titres pour couvrir ses besoins.
La banque publique d'investissement Bpifrance détenait quant à elle 3,32% à la fin 2013.
A la création d'Areva en 2001, constituée d'anciennes activités industrielles du CEA (logées dans l'ex-holding CEA-Industrie), le CEA détenait 95% du groupe, un pourcentage qui a ensuite été ramené à 73% en 2011 après diverses opérations capitalistiques.
Dans un communiqué, l'Observatoire du nucléaire a dénoncé un "détournement" de 334 millions d'euros d'argent public au profit du CEA. "On peut considérer ce cadeau comme une incroyable rallonge de 30% de la subvention annuelle octroyée par l'Etat aux activités +civiles+ du CEA", a déploré l'association anti-nucléaire.