PARIS (Reuters) - Un projet de "piétonnisation" de 3,3 kilomètres des quais de Paris, sur la rive droite de la Seine, à l'été 2016 sera soumis en novembre au Conseil de Paris, annonce dimanche Anne Hidalgo.
La maire socialiste de la capitale déclare dans un communiqué que les quais bas dans ce secteur resteront fermés au trafic automobile après l'édition de Paris Plages en 2016, en juillet-août.
La mairie de Paris avait soumis en mai à l'approbation des Parisiens deux scénarios pour la piétonnisation de la voie Georges-Pompidou (13 km) dans le cadre de son projet de "reconquête des berges de la Seine", déjà mis en oeuvre rive gauche en 2012, sur 2,3 km du Pont Royal au Pont de l'Alma.
Le premier, retenu par 57% des habitants, porte sur 3,3 km du tunnel des Tuileries (1er) jusqu'au port de l'Arsenal (4e). Il est décrié par le Medef et les commerçants des quartiers concernés, notamment.
Le second se concentrait sur un périmètre plus réduit, de la place du Châtelet (1er) au Pont de Sully (4e).
"Je le soumettrai au Conseil de Paris en novembre et nous tiendrons les délais prévus de mise en œuvre : dès l'été 2016", déclare Anne Hidalgo dans le communiqué.
"Après l'édition 2016 de Paris Plages, les quais bas resteront fermés au trafic automobile. Ils accueilleront toute l'année une aire piétonne végétalisée, d'une superficie de 4,5 hectares. Elle comptera du mobilier urbain, des équipements sportifs légers, des jeux pour enfants, des buvettes, etc.", précise-t-elle.
Des bateaux amarrés pourraient proposer "un marché flottant de produits bio régionaux, une guinguette, un espace de co-working", selon Christophe Najdovski, adjoint aux Transports et à l'Espace public.
Une discothèque, des espaces culturels pourraient être installés dans le tunnel des Tuileries (830 mètres de long).
Dans Le Journal du Dimanche, Anne Hidalgo estime le coût de l'opération à "au grand maximum huit millions d'euros".
"Les études de circulation estiment que la fermeture des quais bas sur 3,3 km n'entraînerait qu'une hausse de 8 à 11 minutes du temps de parcours des automobilistes aux heures de pointe, contre près du double pour le scénario 'court'", selon la municipalité.
"J'assume complètement l'objectif de dissuasion. Ce choix peut paraître radical, mais c'est une question de santé publique", plaide dans le JDD Anne Hidalgo, qui dit laisser les associations d'automobilistes à "leurs revendications passéistes."
Anne Hidalgo souhaite en outre créer à l'horizon 2020 un tramway sans rails ni caténaires sur les quais hauts ou la rue de Rivoli entre l'est et l'ouest de Paris.
(Sophie Louet)