Les premiers travaux du Grand Paris Express, le futur réseau de métro automatique en rocade autour de Paris, démarrent ce mois de mai, début du "chantier du siècle en Ile-de-France", a annoncé mardi le président du directoire de la société du Grand Paris.
Le Grand Paris Express prévoit à l'horizon 2030 de doubler le réseau actuel de métro, avec environ 200 km de nouvelles lignes (n° 15, 16, 17 et 18) autour de Paris pour 2 millions de voyageurs quotidiens, et 68 nouvelles gares à construire, avec l'aide d'une trentaine de cabinets d'architecture.
"Ce mois de mai c'est le début du chantier du siècle en Ile-de-France", a déclaré Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris (SGP), lors d'une conférence de presse. Les travaux commencent sur la ligne 15 sud (Pont-de Sèvres- Noisy-Champs), par la gare de Fort-D'Issy/Vanves/Clamart (sud-ouest de Paris), conçue par l'architecte Philippe Gazeau. Les chantiers vont ensuite "s'enchaîner", avec en septembre le percement du premier tunnel foré entre Noisy-Champs et Bry-Villiers-Champigny.
Le lancement des travaux sera marqué par une grande manifestation publique (parade, cirque, danse, concert, rendez-vous gustatif, etc.) le 4 juin à Clamart, début d'une série d'animations culturelles et artistiques qui accompagneront l'ensemble des chantiers.
Pour M. Yvin, le Grand Paris Express va "faire gagner beaucoup de temps aux Franciliens", et aura "un impact considérable sur l'emploi avec "15.000 emplois nécessaires" chaque année pendant les chantiers, et une estimation de plus de 115.000 emplois créés à terme grâce à la croissance générée par ces nouvelles infrastructures.
Le Grand Paris Express devrait générer selon lui un "taux de rentabilité" socio-économique de 7,5%, avec une estimation de bénéfice minimal de "60 milliards d'euros" (gain de temps, productivité des entreprises renforcées, attractivité, etc.), a souligné Jean-Claude Prager, directeur des affaires économiques de la SGP.
Au total, le Grand Paris Express représente un budget d'investissement de 24,7 milliards d'euros, auquel s'ajoutent 3,4 milliards d'euros de financement pour la modernisation et l'adaptation du réseau existant, soit un total de 28,1 milliards d'euros.
Ces investissements seront financés principalement par souscription d'emprunts à partir de 2017 (pour une durée de 40 ans après les dernières mises en service), avec notamment un accord de financement avec la Caisse des dépôts et consignations pour 4 milliards et un prêt de la Banque européenne d'investissement pour 1 milliard d'euros.
Le Grand Paris Express dispose aussi de trois recettes fiscales: la taxe sur les surfaces de bureaux et locaux commerciaux (350 millions par an), la taxe spéciale d'équipement "Grand paris" (117 millions d'euros) et l'imposition sur le matériel roulant (65 millions).