LONDRES (Reuters) - Les banques britanniques ferment de plus en plus de comptes pour réduire les coûts induits par des règles de fonds propres et de prévention du blanchiment devenues plus rigoureuses, montre une étude publiée mardi.
L'autorité britannique des marchés financiers (Financial Conduct Authority, FCA), qui a commandé l'étude, a prévenu les banques qu'elles pourraient contrevenir au droit de la concurrence si elles refusaient des clients ou fermaient des comptes sans raison valable.
Deux grandes banques britanniques non identifiées ferment ainsi à elles deux environ 1.000 comptes de particuliers et 600 comptes d'entreprises par mois, lit-on dans l'étude réalisée par le cabinet John Howell & Co.
Les vérifications effectuées sur les nouveaux clients coûtent une à deux livres (1,3-2,6 euros) par client, et jusqu'à 100 livres en cas de vérification approfondie, selon l'étude.
Afin de réduire les risques, les banques ont donc tendance à refuser des clients ou à fermer des comptes, ciblant en priorité les étrangers et certains secteurs comme la technologie financière (fintech).
La moitié des startups fintech européennes ont été créées en Grande-Bretagne mais les banques et les investisseurs les regardent d'un oeil devenu méfiant en raison d'un "business model" mal compris et d'une réglementation qui n'en finit pas d'évoluer, observe l'étude.
Les entreprises étrangères mais aussi les diplomates et les étudiants étrangers ont de plus en plus de mal à conserver un compte dans une banque britannique, toujours selon le rapport.
Face à cela, la FCA dit qu'elle travaillera avec les banques à mieux identifier le risque de blanchiment, à stimuler l'innovation pour réduire les coûts de conformité et qu'elle s'emploiera à encourager une meilleure communication entre les banques et leur clientèle.
(Huw Jones; Patrick Vignal pour le service français)