PARIS/AJACCIO (Reuters) - Trois jeunes nationalistes corses ont été condamnés jeudi à Paris à des peines de cinq à huit ans d'emprisonnement pour leur participation à des attentats à l'explosif à Corte (Haute-Corse) en 2012 contre l'Office de l'environnement et la sous-préfecture.
La cour d'assises spécialement composée a suivi de près des réquisitions, rendues mercredi, qui se voulaient "équilibrées".
Ces réquisitions ont déclenché dans la soirée de mercredi des heurts à Bastia entre des étudiants nationalistes et les forces de l'ordre, durant lesquels quatre policiers ont été légèrement blessés.
D'autres manifestations sont attendues jeudi en Corse à l'appel de syndicats d'étudiants et de mouvements nationalistes, notamment dans le centre de l'île, à Corte, où l'université était bloquée depuis le début de journée.
Avant que la cour ne se retire pour délibérer, le principal accusé de ce procès, Nicolas Battini, avait toutefois appelé au calme.
"Je comprends le sentiment de révolte qui anime une partie de la jeunesse corse. Je refuse de condamner quoi que ce soit. Néanmoins, convaincu de la nécessité d'une paix définitive, j'appelle à l'apaisement et à la retenue", avait déclaré ce militant, qui a écopé de la peine la plus lourde.
Il avait auparavant transformé l'audience en tribune politique en faveur de l'indépendance de l'île.
Jean-Guy Talamoni, président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, qui avait témoigné lors de ce procès, était présent jeudi à Paris.
"Cette condamnation est consternante, elle est injustifiée au regard du dossier et en décalage avec la situation d'apaisement que connaît actuellement la Corse depuis 2014", a déclaré le président de l'Assemblée de Corse.
(Service France, édité par Sophie Louet)