PARIS (Reuters) - La France, qui a fixé pour "ligne rouge" le recours aux armes chimiques dans le conflit syrien, a estimé mardi qu'il était "encore trop tôt" pour confirmer de récentes attaques de ce type, dénoncées "preuves" à l'appui par les Etats-Unis.
Le département d'Etat américain s'est dit lundi "alarmé" par des informations faisant état de l'utilisation de bombes au chlore par les forces pro-gouvernementales syriennes dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie.
"La France est préoccupée par les informations répétées selon lesquelles du chlore aurait été employé à plusieurs reprises contre des populations civiles en Syrie au cours de ces dernières semaines", a déclaré à ce sujet la porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d'un point de presse.
"Nous étudions avec attention, en lien avec nos partenaires, les éléments qui nous parviennent et attendons l'expertise des mécanismes d'enquête internationaux opérationnels", a précisé Agnès von der Mühll.
"Il est encore tôt à ce stade pour confirmer la nature chimique et la portée de ces attaques", a-t-elle souligné.
Le gouvernement syrien a toujours nié avoir utilisé des armes chimiques dans le conflit, qui entre dans sa huitième année.
En mai 2017, Emmanuel Macron a fixé pour "ligne rouge" le recours à des armes chimiques dans le conflit syrien "par qui que ce soit", affirmant qu'il ferait "l'objet de représailles et d'une riposte immédiate de la part des Français".
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)