Le tribunal de commerce de Marseille a placé mardi le quotidien la Marseillaise en redressement judiciaire, comme le demandait la direction du journal en proie à des difficultés financières, selon le jugement consulté par l'AFP.
Un administrateur judiciaire et un mandataire judiciaire ont été désignés. Le 14 novembre, la Marseillaise, avec 208 salariés selon les chiffres communiqués au tribunal, s'était déclarée en cessation de paiement et avait demandé sa mise en redressement judiciaire.
La Marseillaise "est dans l'impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible et se trouve manifestement en état de cessation des paiements. Il convient donc de prononcer l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire", a fait valoir le tribunal de commerce dans le jugement.
Les pertes du quotidien en 2014 sont estimées entre un million et 1,5 million d'euros.
Lundi, lors de l'audience, le PDG du journal, Jean-Louis Bousquet, avait indiqué que le quotidien rencontrait des difficultés notamment en raison d'une "baisse significative du chiffre d'affaires du secteur publicité avec la perte, en 2014, de plusieurs marchés et par la diminution chronique du nombre de lecteurs", selon le jugement.
M. Bousquet avait déclaré vouloir "engager diverses mesures de restructuration" du journal. Son directeur, Michel Montana, avait fait valoir pour sa part que Marseille était la seule ville où subsistait un "pluralisme de journaux", avec la Marseillaise - qui n'est adossée à aucun groupe de presse - et La Provence, le quotidien de Bernard Tapie né de la fusion du Méridional et du Provençal.
Le vice-procureur de la République s'est également prononcé pour un redressement judiciaire rappelant que la société de presse devra présenter un plan de continuation ou de cession.
Fondée dans la clandestinité par la Résistance en 1943, la Marseillaise fête en 2014 ses 70 ans d'existence légale. Diffusée dans six départements du Sud-Est, le quotidien emploie 208 personnes, dont environ 75 journalistes.