Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a confirmé mercredi que le gouvernement avait puisé dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers et a précisé que l'équivalent de trois jours de stocks sur 115 disponibles avaient été utilisés jusqu'à présent.
Ces ponctions "permettaient de répondre plus rapidement aux objectifs de livraison de telle ou telle région parce que ces stocks sont disséminés sur l'ensemble du territoire et quand nous avons été confrontés à des dépôts qui ont été bloqués (...) nous avons utilisé ces stocks d'une manière qui reste relativement marginale", a-t-il déclaré à la sortie du conseil des ministres.
Le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), Francis Duseux, avait indiqué plus tôt dans la matinée que la France, face aux problèmes d'approvisionnement en carburant, avait commencé "depuis deux jours" à utiliser ses réserves.
"Notre problème principal à ce jour est de pouvoir continuer à envoyer un maximum de camions pour livrer les stations-services puisque la consommation hier et avant-hier est à peu près l'équivalent de trois fois la consommation habituelle", a relevé M. Vidalies.
Ce "problème de logistique" explique notamment selon lui qu'un "peu plus de 40% des stations sont en difficulté" dans la région parisienne.
Selon l'application mobile "Essence comparateur carburant", 4.026 stations au total sont "peu ou prou en pénurie de carburant", a indiqué son co-fondateur, Pierre Auclair. "C'est très compliqué dans l'Ouest, ça se densifie en région parisienne et toute la vallée du Rhône jusqu'au bassin méditerranéen est touchée", a-t-il ajouté.
Le gouvernement a pris des mesures pour tenter de résoudre la situation, débloquant notamment "onze dépôts depuis le début de la crise", a indiqué M. Vidalies.
Le secrétaire d'Etat a aussi pris un arrêté autorisant les transporteurs d'hydrocarbures à déroger aux règles en matière de temps de conduite et de repos afin de faciliter l'approvisionnement en carburants.