Le gouvernement grec s'est dit mardi "proche" d'un accord-cadre sur l'effacement de la moitié de la dette publique grecque détenue par les institutions privées, qui sera probablement conclu "d'ici début janvier".
"Nous sommes proches d'un accord sur le PSI (private sector involvement, nom anglais du projet, NDLR)", a indiqué mardi le ministre des Finances grec Evangélos Vénizelos, lors d'un discours devant la commission économique et sociale, un organe gouvernemental.
Un peu plus tôt dans la journée, une autre source gouvernementale grecque requérant l'anonymat avait indiqué que "le cadre des négociations (...) avançait bien".
"Il n'y a pas d'accord pour le moment, mais il est probable que d'ici début janvier on aura un accord cadre" avait dit cette source, selon laquelle l'ensemble de l'opération sur l'effacement de la moitié de la dette grecque détenue par le privé devait être bouclé fin janvier.
Une source bancaire, également sous couvert d'anonymat, a indiqué mardi à l'AFP que les négociations se poursuivaient actuellement sur une base informelle.
Selon cette même source, un consensus se serait déjà dégagé sur la question de la domiciliation des nouvelles obligations émises, qui relèveraient du droit britannique et non plus du droit grec.
Du point de vue de nombreux créanciers, ce changement de régime juridique constituerait une garantie supplémentaire.
Les points de vue se seraient également rapprochés sur d'autres aspects techniques, a ajouté la source bancaire, tout en précisant qu'aucun élément financier n'était encore figé.
Certains médias grecs faisaient état mardi d'un possible accord s'orientant vers un échange d'obligations comportant une décote de 65%, bien supérieure aux 50% jusqu'à présent évoqués, un taux d'intérêt autour de 4% pour les trois premières années et 4,5% de 2015 à 2020, ainsi qu'une participation à 100% des détenteurs privés d'obligations.
Aucune confirmation n'a été obtenue de source officielle.
Entamées en novembre, les négociations entre le gouvernement grec et les banques privées visent à effacer 100 milliards d'euros de la dette publique détenue par les créanciers privés de la Grèce, soit une perte de 50% pour les institutions concernées.
L'opération qui sera effectuée via l'échange des anciennes obligations grecques détenues par les banques contre des nouvelles, vise à ramener la dette du pays, qui dépasse actuellement les 350 milliards d'euros, soit 160% du PIB, à 120% du PIB d'ici 2020.
Les négociations, qui selon le gouvernement sont "difficiles et compliquées", portent aussi bien sur le taux de perte que devront subir les institutions que sur le taux d'intérêt des nouvelles obligations émises, ou leur domiciliation.
Côté banques, les négociations avec le gouvernement grec sont pilotées par l'Institut de la Finance internationale (IIF) basé à Washington.
L'accord de la zone euro du 26/27 octobre prévoit l'effacement de 50% de la dette du pays détenue par les créanciers privés. En échange, les banques créancières ont obtenu une garantie de 30 milliards d'euros sur les nouveaux titres qui seront émis.
L'accord prévoit également un prêt de 100 milliards d'euros de la zone euro à la Grèce et 30 milliards supplémentaires destinés à la recapitalisation spécifique des banques grecques, menacées de faillite sinon, en raison de leur exposition à la décote, car ce sont elles qui possèdent le plus d'obligations souveraines grecques.