PARIS (Reuters) - La Cour des comptes juge "très discutable", dans un rapport sur le mécénat d'entreprise rendu public cette semaine, le rôle joué par la Banque de France dans l'achat pour 80 millions d'euros d'un tableau de Rembrandt au bénéfice du Musée du Louvre.
Il s'agit d'un portrait appartenant à un diptyque du peintre flamand représentant les "époux Soolmans", que l'Etat français avait initialement renoncé à acquérir faute de moyens financiers suffisants, mais finalement classé "oeuvre d'intérêt patrimonial majeur" pour faire pièce à la concurrence de l'Etat néerlandais.
La Banque de France est ainsi venue au secours de l'Etat français. Mais la Cour des compte juge "très discutable" cette acquisition, au regard des montants en jeu et de l'absence de tout lien avec les missions de la banque centrale.
"Son financement s'est traduit par une diminution d'autant du dividende versé par la Banque de France à l'Etat, qui l'a ainsi dans les faits intégralement supporté sans avoir recours à des crédits budgétaires", estime la Cour des comptes.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)