La récente chute des prix du cuivre amène les investisseurs à se demander si le moment est venu d'acheter. Les analystes d'UBS sont intervenus, apportant un point de vue nuancé sur les perspectives actuelles et futures du cuivre.
Selon UBS, c'est la dynamique spéculative plutôt que les fondamentaux qui a poussé les prix du cuivre à des niveaux quasi record en mai.
Les investisseurs se seraient positionnés sur des déficits structurels à moyen terme liés à la croissance séculaire de la demande en matière de transition énergétique et aux contraintes de l'offre minière. Toutefois, UBS estime que l'accent est désormais mis sur les risques liés à la demande à court terme, en particulier en Chine, ainsi que sur l'absence d'amélioration tangible en Europe et aux États-Unis.
UBS note que "les signaux fondamentaux à court terme pour le cuivre raffiné restent faibles", soulignant que la faiblesse des données et le manque de soutien de la part de la Chine ont exacerbé la situation.
Les analystes de la banque indiquent que ce changement a entraîné une baisse de 60 % des positions longues nettes au LME et une correction de 20 % du prix du cuivre.
En outre, UBS estime que les fondamentaux à court terme se sont détériorés plus que prévu, avec une augmentation des stocks et une hausse des exportations chinoises de produits raffinés.
La faiblesse de la demande de cuivre raffiné a été accentuée par le déstockage à mi-parcours et les retards d'achat des réseaux d'État. "La demande européenne ne s'aggrave peut-être pas de manière significative, mais elle ne s'améliore pas non plus", ajoute UBS, soulignant la faiblesse persistante du sentiment dans la région.
Du côté de l'offre, la banque indique que les principaux producteurs de cuivre réduisent leurs prévisions de production. Malgré l'étroitesse du marché des concentrés, la production de produits raffinés reste robuste, en particulier en Chine.
UBS s'attend à ce que les réductions des fonderies se matérialisent à la fin de 2024 ou au début de 2025, lorsque les frais de traitement annuels de référence seront revus à la baisse.
Malgré ces défis à court terme, UBS reste optimiste quant aux perspectives à moyen terme du cuivre. Les analystes affirment que "les moteurs de la demande séculaire (énergies renouvelables, réseaux, VE) restent largement intacts". Ils prévoient un resserrement du marché physique au cours des 6 à 12 prochains mois, ce qui entraînera une hausse des prix.
Dans l'ensemble, bien que les fondamentaux à court terme soient plus faibles, les perspectives à long terme pour le cuivre restent positives, selon la banque d'investissement.