Telecom Italia a annoncé mardi avoir passé une lourde provision afin de régler l'affaire de fraude fiscale et de blanchiment dans laquelle est impliquée sa filiale Telecom Italia Sparkle et a révisé à la baisse ses objectifs 2010-2012 de chiffre d'affaires.
Le directeur général Franco Bernabè a par ailleurs assuré devant les analystes qu'il n'y avait aucune fusion en vue avec Telefonica, premier actionnaire du groupe, alors que les rumeurs en ce sens sont récurrentes.
"Nous sommes deux groupes distincts et je pense que pour le moment, il n'y a pas de raison de penser que nous puissions évoluer différemment à court ou moyen terme", a-t-il déclaré.
Afin de rembourser l'administration fiscale et payer d'éventuelles sanctions, Telecom Italia a provisionné 507 millions d'euros. Le groupe va en outre lancer une action en justice contre l'ancien directeur général de sa filiale, Stefano Mazzitelli, qui est actuellement en détention provisoire.
Telecom Italia compte sortir de cette affaire "renforcé" et certain que des faits "du passé (intervenus entre 2005 et 2007) ne se reproduiront pas dans le futur", a souligné le président Gabriele Galateri di Genola, en poste depuis 2007, comme M. Bernabè.
Dans cette affaire, des responsables de Telecom Italia Sparkle et de Fastweb, filiale de Swisscom, sont accusés d'avoir facturé environ 2 milliards d'euros de services téléphoniques fictifs auprès de sociétés étrangères de complaisance, fraudant ainsi le fisc et blanchissant de l'argent sale.
Le parquet de Rome avait réclamé initialement la mise sous tutelle des deux sociétés mais elles sont parvenues à un accord avec les magistrats début avril et cette menace a été levée.
Telecom Italia, qui avait dû repousser à deux reprises la publication de son bénéfice net 2009 à cause de cette affaire, a par ailleurs annoncé que ce bénéfice avait reculé de 27,4% à 1,581 milliard d'euros à cause de la dépréciation de la valeur de sa filiale allemande Hansenet, cédée à Telefonica.
Le chiffre d'affaires a baissé de son côté de 6,3% à 27,163 milliards d'euros tandis que le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a augmenté de 0,2% à 11,1 milliards.
Au chapitre des perspectives financières, Telecom Italia a revu à la baisse son objectif de chiffre d'affaires contenu dans son plan industriel annoncé fin 2008.
Mais même révisé, il restait supérieur aux attentes et le titre Telecom Italia prenait 2,20% à 1,117 euro dans un marché en hausse de 0,14%, vers 12H45 GMT.
Le groupe mise désormais sur une progression de son chiffre d'affaires de 1% par an en moyenne sur la période 2010-2012 contre un précédent objectif d'une croissance de plus de 2% pour la période 2009-2011. Sur la seule année 2010, le chiffre d'affaires devrait baisser de 2 à 3%.
L'Ebitda, qui devrait rester stable en 2010, progressera à 12 milliards en 2012.
Le groupe, qui croule sous une dette de 34 milliards d'euros, a confirmé son engagement à réduire cet endettement à moins de 28 milliards en 2012. Il a par ailleurs augmenté l'objectif de son plan d'économies à 2,7 milliards sur la période 2010-2012 grâce à des réductions d'effectifs supplémentaires contre 2 milliards sur 2009-2011.
M. Bernabè a en outre indiqué que la cession des 50% détenus par le groupe dans Telecom Argentina, réclamée par l'autorité argentine de la concurrence devrait intervenir "rapidement".
Le groupe a enfin annoncé qu'il allait verser un dividende de 5 centimes d'euro, inchangé par rapport à 2009.