par Emma Farge
GENÈVE (Reuters) - Les services de santé de neuf pays au monde sur dix ont été perturbés par la pandémie de coronavirus, avec le risque de compromettre des avancées médicales majeures réalisées ces dernières décennies, souligne une enquête de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rendue publique lundi.
"L'impact de la pandémie de COVID-19 sur les services de santé essentiels est une source de grande inquiétude", résume cette étude.
"Des progrès sanitaires majeurs réalisés au cours des deux dernières décennies peuvent être anéantis en peu de temps."
Plus de cent pays ont répondu à l'enquête effectuée entre mai et juillet par l'OMS.
Parmi les services les plus touchés figurent les vaccinations de routine (70%), le planning familial (68%) et le diagnostic et le traitement du cancer (55%), tandis que les services d'urgence ont été perturbés dans près d'un quart des pays ayant répondu.
La région de Méditerranée orientale, qui s'étend jusqu'à l'Afghanistan, la Syrie et le Yémen, a été la plus touchée, suivie par l'Afrique et l'Asie du Sud-Est, selon le rapport. Le continent américain ne fait pas partie de l'enquête.
Depuis que les cas de COVID-19 ont été identifiés pour la première fois en décembre, le SARS-CoV-2 a entraîné la mort de près de 850.000 personnes dans le monde, selon le dernier décompte de Reuters.
Les chercheurs estiment que les décès non liés au coronavirus ont également augmenté à certains endroits, en partie à cause des perturbations des services de santé, bien que celles-ci soient plus difficiles à calculer.
Il est "raisonnable de prévoir qu'une perturbation même modeste des services de santé essentiels pourrait entraîner une augmentation de la morbidité et de la mortalité due à des causes autres que le COVID-19 à court, moyen et long terme", dit le rapport.
L'impact pourrait perdurer bien après la pandémie, met en garde l'OMS, car en essayant de rattraper le retard dans les services, les pays peuvent se retrouver dépassés par le manque de ressources.
(Version française Kate Entringer, édité par Jean-Stéphane Brosse)