Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a exclu que la France puisse bénéficier d'un délai supplémentaire pour respecter ses engagements budgétaires, et ramener son déficit public sous 3% du PIB en 2017, dans un entretien publié jeudi par plusieurs journaux européens.
"Si la France fait l'effort structurel suffisant, elle peut évidemment être en dessous de 3% en 2017. Elle a bénéficié deux fois d'un délai de deux ans, qui ne saurait être encore prolongé", a déclaré l'ancien ministre français de l'Economie au quotidien français L'Opinion, ainsi qu'à la Süddeutsche Zeitung (Allemagne), La Stampa (Italie) et La Vanguardia (Espagne).
"C'est donc pour elle une question forte de crédibilité que de respecter cet objectif", a-t-il ajouté.
La Commission européenne a accordé deux délais de deux ans à la France, l'un en 2013 et l'autre en 2015, pour ramener son déficit public sous la barre des 3% du produit intérieur brut en 2017, un objectif fixé par les traités.
Paris s'est engagé à ramener le déficit public à 3,3% du PIB en 2016, puis en 2017 sous la barre des 3%, fixée par le "pacte de stabilité" européen.
Bruxelles a cependant prévu pour 2017 un déficit public de la France équivalent à 3,3% du Produit intérieur brut (PIB), "à politique inchangée", là où Paris annonce 2,7%.
Après les attentats du 13 novembre, le président François Hollande avait estimé que "le pacte de sécurité" l'emportait "sur le pacte de stabilité" européen, qui contraint la France à limiter ses déficits publics.
La prévision de déficit du gouvernement pour 2016, malgré ces nouvelles mesures, est toutefois restée inchangée, à 3,3%.
Le déficit français en 2017, année d'élection présidentielle, est un enjeu de première importance au niveau européen.