Les dépenses de consommation des ménages français en biens se sont stabilisées cet été, avec une augmentation de 0,2% en août qui a compensé une baisse équivalente enregistrée en juillet, a annoncé vendredi l'Insee.
La légère baisse de juillet s’explique principalement par un recul des achats d’automobiles et de biens d’équipement du logement. La reprise des mêmes achats d'automobiles et la progression des dépenses d’énergie ont contribué à la hausse de la consommation en août, a précisé l'Insee.
Les dépenses de consommation des ménages avaient progressé de 0,9% en juin (chiffre révisé), souligne l'Institut national de la statistique.
Dans le détail, après une baisse en juillet (-0,8%), les dépenses en biens durables sont stables en août. Cela s’explique par une reprise des achats d’automobiles (+0,9%) après une baisse de 1,5% le mois précédent, imputable à un recul du marché de l’occasion.
"Bien que cette reprise explique en grande partie la hausse des dépenses au mois d'août, les achats ont diminué en rythme annuel pour le cinquième mois consécutif, ce qui annonce un ralentissement prolongé de l'activité du secteur", a souligné Camille de Williencourt, analyste chez Natixis.
Après la forte augmentation de juin (+3,9%), les achats en équipement du logement ont, eux, baissé à nouveau en juillet (-0,7%) et en août (-1,7%), selon l'Insee. Un signe que "le secteur de la construction va rester déprimé pendant un longue période", pour Camille de Williencourt.
Les achats de textile-cuir restent dynamiques en juillet (+1,0% après +3,6% en juin) mais reculent en août (-2,3%).
La légère hausse des dépenses de consommation en autres biens fabriqués en juillet (+0,2%) est compensée par une baisse de même ampleur de ces dépenses en août (-0,2%).
La consommation en produits alimentaires diminue légèrement en juillet (-0,4%), puis est quasiment stable en août (+0,1%).
Après une légère hausse en juillet (+0,2 %), la consommation en énergie accélère en août (+2,6%) en particulier pour les dépenses en produits pétroliers (fioul, carburant).
"En tablant sur une hausse modérée de la consommation des ménages en septembre, on peut s'attendre à un chiffre positif pour le troisième trimestre", a souligné Tullia Bucco, analyste d'Unicredit, rappelant que la consommation a reculé d'1,9% au deuxième trimestre.
Les analystes de Natixis s'attendent, eux, à un ralentissement "assez significatif" des dépenses de consommation sur l'année, tablant sur une hausse de 0,4% (après +1,3% en 2010).
"Les revenus des ménages devraient en effet continuer de peu progresser, sur fond de chômage toujours élevé et de faible rentabilité pour les entreprises", a estimé Camille de Williencourt.