👀 A surveiller : Les actions les PLUS sous-évaluées à acheter maintenantVoir actions sous-évaluées

Les agriculteurs européens otages du bras de fer sur le budget de l'UE

Publié le 05/06/2012 15:10

Les agriculteurs européens risquent de faire les frais du bras de fer que se livrent les gouvernements européens sur le futur budget de l'UE qui pourrait entraver l'entrée en vigueur de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) prévue le 1er janvier 2014.

"Il est pratiquement certain que nous ne serons pas en mesure de mettre en oeuvre la réforme au 1er janvier 2014", a jugé le ministre de l'Agriculture britannique Jim Paice, en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Horsens (Danemark).

"Personne ne s'attend réellement à un accord sur le budget avant la fin de cette année, et il est assez clair que la réforme de la PAC ne pourra pas être adoptée avant que nous ayons un budget" courant 2013, a-t-il expliqué.

Le constat est quasi unanime entre les ministres européens: impossible d'entrer dans le vif du sujet, notamment la redistribution des aides agricoles, sans avoir une idée claire de l'enveloppe globale.

Or "tout retard affecterait en particulier les programmes de développement rural, et risquerait même d'avoir un impact sur les aides directes" au revenu des agriculteurs, a averti le commissaire européen Dacian Ciolos.

"On ne peut pas dire aux agriculteurs +partez en vacances, on vous appellera quand on a fini+", s'est-il emporté, en soulignant que l'UE avait "encore tous les ingrédients pour prendre une décision à temps".

Mais plusieurs pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France ou l'Espagne semblent moins pressés. "Nous avons avant tout besoin d'une bonne réforme", assure l'Espagnol Miguel Arias Canete. Au pire, note-t-il, le système en place serait reconduit à titre transitoire, un "plan B" que Dacian Ciolos refuse d'envisager.

Le ministre irlandais Simon Coveney, dont le pays prendra la présidence de l'UE pour six mois en janvier 2013, envisage déjà la possibilité d'organiser un sommet extraordinaire des dirigeants européens en février prochain pour trouver au plus vite un accord sur le budget: "Nous devrons faire tout ce qui est nécessaire".

Plusieurs fronts s'opposent: d'un côté la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, les Pays-Bas et la Suède, tous contributeurs nets, partisans d'une réduction drastique du futur budget de l'UE pour 2014-2020. En face, les pays les plus pauvres, qui plaident pour une hausse.

Le bloc des contributeurs nets a aussi ses fissures: la France, premier bénéficiaire de la PAC, veut maintenir cette enveloppe équivalente à près de 40% du budget européen, une ligne qui ne devrait pas changer, malgré l'absence à Horsens du nouveau ministre français Stéphane Le Foll. D'autres, Royaume-Uni en tête, veulent réduire l'enveloppe de la PAC.

Au-delà des questions d'argent, le consensus est loin d'être trouvé sur les mesures-phares de la réforme de la PAC.

Les divisions sont profondes sur la redistribution plus équitable des aides directes d'un pays à l'autre et d'une exploitation à l'autre, ou sur leur plafonnement, comme cela est prévu par la réforme. Cette disposition est refusée par Londres, Berlin ou La Haye. Les disparités sont pourtant criantes: aujourd'hui, 80% des fonds sont versés à 20% des exploitations agricoles.

Les discussions progressent toutefois sur l'idée du "verdissement" des aides, autre point fort de la réforme, qui vise à les conditionner en partie au respect de mesures environnementales comme des jachères écologiques ou la diversification des cultures.

"Plus on en discute, plus ça devient flexible", a résumé la ministre danoise Mette Gjerskov. "Une majorité d'Etats accepte le principe du verdissement, la question n'est plus de savoir si on le fait, mais comment".

Cet assouplissement est d'ores et déjà dénoncé par les ONG environnementales qui s'inquiètent de voir le "verdissement" virer au "vert pâle".

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés